Agression d'un militant d'extrême gauche: Marine Le Pen récuse tout lien avec le FN

Au lendemain de l'agression mortelle d'un jeune militant d'extrême gauche par des membres d'un groupuscule d'extrême droite, les dirigeants du FN récusent tout lien et condamnent "l'acte odieux".

Mercredi soir, un jeune militant d'extrême gauche a été victime d'une agression d'une violence inouïe par un groupe de skinheads d'extrême droite à Paris, qui l'a laissé en état de mort cérébrale.

Marine Le Pen, jointe par BFMTV jeudi, "conteste tout lien entre l’agression et le Front national et récuse tout amalgame". "Je m'associe à la peine de ceux qui ont milité avec lui, même si nous ne partagions pas les mêmes idées", a-t-elle ajouté ensuite sur RTL.

Sur BFMTV, Florian Philippot, vice-président du parti, a partagé son indignation. "C'est un acte épouvantable et odieux que nous condamnons. Il n'y a évidemment aucun lien entre les groupuscules comme les Jeunes nationalistes révolutionnaires et le FN. Ceux qui osent faire cet amalgame agissent dans un but politique et très malhonnête", estime l'homme politique.

Lien avec La Manif pour tous? "Malhonnête"

Pourtant, selon un témoin de la scène interrogé par RTL, l'un des agresseurs portait un tee-shirt à l'effigie du FN. "Ce genre d'amalgame est scandaleux, j'aimerais bien avoir l'identité de ce témoin", a réagi Marine Le Pen sur les ondes. "Vous n'avez strictement aucune preuve. J'attends de voir ce que la justice dira."

Faut-il dissoudre le mouvement suspecté d'être à l'origine de l'agression? "C'est à l'enquête de le dire", répond Philippot. "C'est pour l'instant une responsabilité individuelle, mais évidemment, si l'enquête démontre qu'il y a une responsabilité collective d'un groupe qui aurait appelé à des violences, la loi de la République doit s'appliquer de la manière la plus normale et la plus ferme possible."

Concernant les rapprochements faits par Pierre Bergé plus tôt dans la matinée entre les collectifs de la Manif pour tous et les suspects de l'agression, le vice-président du Front national est outré. "Quand un acte aussi atroce a lieu, il faut éviter de tomber dans la récupération politicienne. On ne peut pas amalgamer ces agresseurs avec les centaines de milliers de personnes qui ont défilé pour une cause qu'ils estimaient tout à fait juste."

A LIRE AUSSI:

>> Agressé, un militant d'extrême gauche en état de mort cérébrale

>> Agression d'un militant d'extrême gauche: Valls dénonce une "violence qui porte la marque de l'extrême droite"

Alexandra Gonzalez avec Mathieu Dehlinger