Affaire Pastor: qui est soupçonné de quoi?

La voiture dans laquelle se trouvaient Hélène Pastor et son chauffeur lorsqu'ils ont été victimes d'un guet-apens, le 6 mai 2014. - -
Une vingtaine de personnes ont été interpellées lundi à Nice, Marseille et Rennes dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Hélène Pastor et de son chauffeur, dont la fille et le gendre de la riche héritière monégasque. De quoi accréditer la thèse du différend familial? On fait le point.
> Qui sont les 21 personnes interpellées?
Au total, 21 personnes ont été interpellées lundi à Marseille, Nice et Rennes, dont le tireur présumé et son complice supposé.
"Les personnes interpellées sont d'origine maghrébine et comorienne, et parmi elles figuraient les hommes de main présumés de ce double assassinat", précise Perrine Baglan, correspondante de BFMTV à Marseille.
Un gendarme auxiliaire qui aurait fourni l'arme du crime compterait également parmi les personnes interpellées.
La fille d'Hélène Pastor, Sylvia Pastor, et son mari, Wojciech Janowski, consul honoraire de Pologne à Monaco, ont eux aussi été interpellés.
Certaines personnes, a priori moins directement impliquées, ont également été arrêtées à Rennes.
> Qui sont les auteurs présumés de l'assassinat?
Le 6 mai dernier, Hélène Pastor et son chauffeur avaient été grièvement blessés dans un guet-apens devant l'hôpital L'Archet, dans l'ouest de Nice, par un tireur embusqué. Agissant à visage découvert, l'homme armé d'un fusil de chasse à canon scié avait fait feu à deux reprises à travers les vitres du véhicule avant de prendre la fuite en compagnie d'un complice.
• Deux exécutants repérés par vidéosurveillance... C'est au terme de six semaines d'un travail de fourmi que les enquêteurs ont pu retrouver la trace des auteurs présumés grâce à des témoignages et des images de vidéosurveillance de la ville de Nice. Selon nos informations, le tireur présumé et son complice ont passé la nuit dans l'hôtel de police de la ville de Marseille.
Les deux exécutants présumés n'auraient pas été très discrets. Ces deux auteurs présumés, qui pourraient avoir exécuté ce contrat, auraient laissé derrière eux un nombre important d'indices. Par exemple, ils se seraient rendus dans la ville de Nice, le lieu du meurtre en train, puis ensuite en taxi.
•... et pas très discrets. "Dès le début on avait exploité la vidéo-protection de la ville de Nice, et on avait vu ces deux personnes de façon assez précise. La police a recueilli également le témoignage d'un chauffeur de taxi qui les aurait accompagnés sur place, d'un veilleur de nuit d'un hôtel qui les aurait vus", détaille de la même façon Dominique Rizet, consultant police justice pour BFMTV.
Leurs appels téléphoniques ont ensuite été épluchés pour déterminer tout le réseau qui gravitait autour de ces deux principaux suspects. Des éléments qui ont permis d'ouvrir une enquête au mois de mai dernier pour tentative d'assassinat et assassinat en bande organisée.
> Quel est le rôle de la fille et du gendre d'Hélène Pastor?
En interpellant la fille et le gendre d'Hélène Pastor, les enquêteurs semblent accréditer la piste familiale. Sylvia Pastor, et son mari, Wojciech Janowski, consul honoraire de Pologne à Monaco, sont les "commanditaires présumés" du double assassinat. Selon nos informations, il y aurait eu des tensions entre les deux femmes.
"On se trouve dans une histoire familiale entre une mère, une fille d'un premier mariage, un fils, Gildo, qui semble peut être avoir été favorisé par rapport à Sylvia. Dans ces familles qui ont beaucoup d'argent, les questions de succession sont fondamentales", analyse le journaliste d'investigation Jean-Michel Verne au micro de RMC.
> L'argent comme mobile?
Avec l'immense fortune estimée de la victime, l’argent pourrait bien être au centre de cette affaire.
"D'après ce qu'on a appris après son décès, elle (Hélène Pastor) versait de l'argent. On parle de 500.000 euros par mois à ses enfants", indique Pierre Abramovici, journaliste spécialiste de Monaco sur BFMTV.
Plusieurs sources au sein de la famille laisseraient d'ailleurs entendre que c’est justement le montant de cette somme qui serait à l’origine des tensions entre la mère et sa fille.
Entendue par les enquêteurs peu avant sa mort, la riche septuagénaire n'avait donné aucune piste sur le mobile du crime, disant ignorer tout des raisons de l'attaque.