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Police-Justice

Affaire Maëlys: avant le procès de Nordahl Lelandais, des images de la reconstitution du meurtre dévoilées

La reconstitution a servi à la justice ainsi qu'aux enquêteurs à retracer le déroulé des faits ainsi que de comprendre comment la fillette avait été tuée cette nuit d'août 2017.

Chronologie d'une nuit d'horreur. Alors que doit s'ouvrir le 31 janvier prochain le début d'un nouveau procès pour Nordahl Lelandais, cette fois-ci pour le meurtre de la petite Maëlys dans la nuit du 26 au 27 août 2017 en marge d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin dans l'Isère, BFMTV s'est procuré plusieurs photographies d'une reconstitution qui s'est déroulée en septembre 2018, un an après les faits, en présence du tueur présumé.

Nordahl Lelandais et son véhicule de marque Audi, en septembres 2018
Nordahl Lelandais et son véhicule de marque Audi, en septembres 2018 © BFMTV

Ces différents clichés présentent Nordahl Lelandais, vêtu de noir et arborant une barbe grisonnante, au volant de son véhicule de marque Audi. Ami du marié, il avait été mis en examen dès le 3 septembre, dans un premier temps pour "enlèvement", après la découverte d'une trace d'ADN de la fillette dans cette même voiture.

Le 30 novembre de cette même année, des images de video-surveillance démontraient, selon les enquêteurs, que le suspect avait quitté la fête avec l'enfant puis était revenu seul. Il était alors mis en examen pour meurtre.

Nordahl Lelandais lors de la reconstitution de l'enlèvement et du meurtre de Maëlys, en septembre 2018
Nordahl Lelandais lors de la reconstitution de l'enlèvement et du meurtre de Maëlys, en septembre 2018 © BFMTV

Sur ces clichés, Maëlys est représentée par un mannequin habillé de blanc. La photographie ci-dessus représente le moment où la fillette s'apprête à monter dans la voiture de Lelandais, selon lui après qu'il lui a proposé d'aller voir ses animaux. Une version qui est remise en cause par les avocats des parties civiles.

Sur le trajet, Maëlys se serait mise à pleurer et le trentenaire l'aurait frappée, des coups qui ont provoqué la mort.

Nordahl Lelandais lors d'une reconstitution de septembre 2018
Nordahl Lelandais lors d'une reconstitution de septembre 2018 © BFMTV

Peu de temps après les faits, Nordahl Lelandais abandonne le corps de la victime avant de se rendre à son domicile où il se serait changé. Le suspect est ensuite reparti au mariage afin de se forger un alibi auprès des convives.

Si ce dernier a toujours nié avoir agressé sexuellement Maëlys, le témoignage d'un codétenu affirmant en 2018 qu'il lui aurait confié avoir violé la fillette avant de la tuer est versé au dossier. Mais les juges d'instruction écartent finalement toute poursuite pour viol en octobre 2020.

Nordahl Lelandais lors d'une reconstitution, le 18 septembre 2018
Nordahl Lelandais lors d'une reconstitution, le 18 septembre 2018 © BFMTV

Le 14 février 2018, après la découverte d'une tache de sang dans sa voiture, il admet avoir tué Maelys "involontairement" et conduit les enquêteurs jusqu'à son corps au niveau du Mont Grèle, en Savoie, dans une commune proche de Domessin où résident ses parents.

Cette reconstitution est extrêmement importante pour la justice et les enquêteurs puisqu'elle permet de comprendre la chronologie exacte des faits et les circonstances du drame. Après être retourné au mariage, Nordahl Lelandais quitte les lieux aux alentours de 4h du matin et retourne là où il a abandonné le cadavre de Maëlys, qu'il déplace de 18 kilomètres.

Nordahl Lelandais lors d'une reconstitution en septembre 2018
Nordahl Lelandais lors d'une reconstitution en septembre 2018 © BFMTV

Trois semaines de procès

Le procès de Grenoble s'annonce retentissant en raison de la médiatisation de l'affaire et de l'âge de sa victime, conjugués à la personnalité opaque du tueur présumé.

Pour Pascale Vernay, la première présidente de la cour d'appel de Grenoble, "le principal défi, c'est la présence des médias", avec déjà plus de 130 journalistes pour une trentaine de médias.

"Ce n'est pas une affaire particulièrement hors norme par les faits (...). Mais on savait pertinemment que cette affaire attirerait de nombreux médias de la France entière", souligne-t-elle dans un entretien avec l'AFP.

L'organisation de ce procès événement a été anticipée de longue date, avec notamment l'envoi d'observateurs à la cour d'assises de Chambéry. Le palais de justice de Grenoble, construit il y a 20 ans, a l'avantage d'être beaucoup plus moderne et fonctionnel que celui de Chambéry, qui date du XIXe siècle.

Pour faire face à l'afflux des journalistes et du public, les organisateurs ont obtenu des crédits supplémentaires pour ouvrir une deuxième salle de 60 places avec retransmission vidéo. Ils ont également renforcé la sécurité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du bâtiment.

Le procès a été programmé sur trois semaines (du 31 janvier au 18 février), une durée rare pour ce genre d'affaire.

"On ne sait jamais comment se déroule une audience. (...) Par sécurité on a préféré tabler sur trois semaines, quitte à ce que ce soit terminé avant", explique Pascale Vernay.

Des mesures spéciales ont été prises pour "protéger" les parties civiles: s'inspirant cette fois du procès des attentats du 13 novembre, il a été décidé de les doter de cordons de couleurs différentes montrant les personnes souhaitent ou non être sollicitées par les médias. Les jurés, eux, pourront bénéficier d'une assistance psychologique s'ils le souhaitent.

Déjà condamné

L'ancien maître-chien militaire est aussi jugé pour des agressions sexuelles sur deux de ses petites cousines de cinq et six ans, au cours du même été 2017, et pour détention et enregistrement d'images pédo-pornographiques.

En outre, Nordahl Lelandais a déjà été condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, 23 ans, disparu près de Chambéry dans la nuit du 11 au 12 avril 2017.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV