Affaire Findus : quand le cheval fait scandale

La vente du cheval au prix du boeuf aurait rapporté 300.000 euros, estime le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon. - -
Le scandale de la viande de cheval n’en finit plus d’enfler en France. Une vingtaine de produits cuisinés, notamment de la marque Findus, ont été retirés de la vente ce week-end. Motif : ils contenaient de la viande de cheval au lieu du bœuf annoncé sur l’emballage. La viande de cheval incriminée vient de Roumanie.
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Si le cheval a remplacé le boeuf, c'est pour des questions de prix : à 14 euros le kilo, "il est trois fois moins cher que le boeuf", explique Olivier Andrault, chargé de mission agroalimentaire à l'UFC-Que Choisir. "A l'achat, la différence n'est pas si grande, mais elle existe, rectifie Eric Vigoureux, président de la fédération des bouchers-chevalins de France. Tout dépend de l'animal, de sa rentabilité et de sa classification".
L'interdiction des charettes en Roumanie
Un prix bas que le député européen José Bové explique par l’interdiction récente de la circulation des charrettes en Roumanie : la décision aurait fait chuter le cours du cheval. Moins cher, sa viande aurait donc été préférée à celle du bœuf. "Certains ont-ils voulu acheter de la viande pas chère parce que les prix de la viande de cheval se sont effondrés et que cela permettait peut-être de faire un bon coup financier sur le dos des consommateurs?", s'est-il interrogé.
"Il y a pu avoir une abondance de viande équine sur le marché, admet Eric Vigoureux, mais il faut attendre les résultats de l'enquête pour en dire plus." Il reconnaît toutefois que ce sont "des raisons financières" qui ont "certainement entraîné ce qui pourrait être une fraude". L'hypothèse a été confirmée par Sorin Minea, le président de Romalimental, qui regroupe les patrons roumains de l’alimentaire.
La vente du cheval au prix du bœuf aurait rapporté près de 300.000 euros, d’après Benoît Hamon, ministre délégué à la Consommation. Mais à qui profiterait une telle fraude ? "Personne ne sait vraiment, les autorités non plus je crois, explique Olivier Andrault. C’est bien pour tirer cette affaire au clair que nous sommes convoqués à une réunion de crise ce lundi soir".