Accusé de plusieurs viols, Tariq Ramadan se dit "victime d'un traquenard"

Accusé par quatre plaignantes françaises de viol, l'islamologue Tariq Ramadan a concédé avoir eu des rapports sexuels consentis avec certaines, mais nie avoir forcé qui que ce soit. Invité de BFMTV-RMC ce vendredi, il n'a pas hésité à qualifier les plaignantes de "menteuses".
Il a évoqué, parmi ses accusatrices, "un certain nombre de femmes, qui se connaissent, qui changent leur version quatre fois". L'une d'entre elles aurait parlé dans des échanges de "tendre un piège" à Tariq Ramadan, assure l'islamologue.
"Je suis victime d'un traquenard", a-t-il déclaré.
Il se dit victime d'une "diabolisation"
Il a également mis en avant le fait qu'il est victime "depuis 30 ans", d'une "diabolisation qu'on a d'abord présentée comme une diabolisation intellectuelle. Là maintenant on la déplace sur la diabolisation d'un homme violent", a-t-il affirmé, répétant qu'il est "non-violent".
Tariq Ramadan a, entre autres, été titulaire de la chaire d'études islamiques à l'université d'Oxford, donné des cours et conférences sur le sujet dans plusieurs cadres, et a écrit plusieurs ouvrages sur l'islam. Figure controversée, certaines personnalités françaises, comme la journaliste Caroline Fourest, l'accusent depuis plusieurs années de tenir un double-discours sur l'islam: modéré dans les médias, plus radical devant un public musulman.
Une définition du viol et du consentement "pour les noirs, les arabes, les musulmans"
L'islamologue a également développé la thèse selon laquelle son engagement dans l'islam nuit à sa défense. Il a comparé son cas aux précédentes accusations de viols qui ont visé l'ex-ministre de l'Environnement Nicolas Hulot et le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin: "C'est comme s'il y avait une définition [du viol, du consentement] pour Ramadan, sans doute pour les noirs, sans doute pour les arabes, sans doute pour les musulmans".
"Dans le cas de Tariq Ramdan, quand une femme lui dit oui, elle est violée avec son consentement", a-t-il déclaré, évoquant une "injustice" plusieurs fois dans l'interview.
"Aujourd'hui pourquoi est-ce que je suis traité de cette façon là?", s'est interrogé Tariq Ramadan. "Parce que vous êtes musulman? Parce que vous avez dit que l'islam était une religion française?", lui a demandé Jean-Jacques Bourdin. "Oui, oui. Parce que je suis une voix qui est entendue et qui ne se laissera pas faire", a-t-il assuré.
* Le prénom a été modifié.