BFMTV
Police-Justice

Accusations d’inceste contre Richard Berry: sa fille Coline jugée à Aurillac pour diffamation

placeholder video
Coline Berry affirme avoir dû prendre part à des jeux sexuels alors que son père était, à l’époque, en couple avec la chanteuse américaine Jeane Manson. Cette dernière a déposé une plainte en diffamation.

Ce sera peut-être le procès avant le procès. S’il a lieu un jour... Coline Berry, la fille de l’acteur Richard Berry, doit comparaître ce vendredi matin devant le tribunal judiciaire d’Aurillac (Cantal) pour diffamation. Il y a un peu plus d’un an, cette femme de 46 ans a porté plainte contre son père, l’accusant notamment de viols sur mineure et d’agressions sexuelles.

Dans les colonnes du Monde, elle affirmait alors avoir été abusée par Richard Berry entre ses 6 et 10 ans, soit entre 1982 et 1986. Elle y assurait notamment avoir dû prendre part à des jeux sexuels alors que son père était, à l’époque, en couple avec la chanteuse américaine Jeane Manson. C’est elle qui a déposé la plainte en diffamation qui vaut, ce vendredi, à Coline Berry de passer du statut d’accusatrice à celui d’accusée.

Des investigations toujours en cours

Le procès devrait d’ailleurs s’ouvrir sur un intéressant débat juridique: peut-on juger du caractère diffamant d’accusations tant que celles-ci n’ont pas été tranchées par la justice? De fait, la plainte de Coline Berry a entraîné, début 2021, l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris. Mais, menées par la Brigade de protection des mineurs, les investigations sont toujours en cours. Ce qui rend Karine Shebabo, l’avocate de la jeune femme, perplexe.

"Je ne vois pas comment ce procès en diffamation peut se tenir tant que la plainte de ma cliente n’a pas été totalement traitée par la justice", confie-t-elle à BFM TV." Je vais demander un sursis à statuer." Autrement dit, que le tribunal d’Aurillac attende la fin de l’enquête menée à Paris avant de se mettre à examiner ce dossier.

Également visés par la plainte en diffamation, les deux journalistes du Monde vont faire de même, par la voix de leur avocat, Christophe Bigot. Celui-ci a même prévu de déposer une question prioritaire de constitutionnalité. Mais le président du tribunal d’Aurillac semble décider à examiner cette affaire dès ce vendredi. Et, selon nos informations, le parquet ne s’y opposera pas.

Le "jeu de l’orchestre" et la secte des Enfants de Dieu

Sans préjuger de ce que l’enquête de la Brigade de protection des mineurs donnera au final, le tribunal d’Aurillac a donc l’occasion de donner une première coloration à ce dossier qui a totalement disloqué la famille Berry. Avec d’un côté, Coline Berry soutenue notamment par sa mère Catherine Hiegel, sa cousine, l’actrice Marilou Berry, et la mère de cette dernière Josiane Balasko. Et de l’autre, Richard Berry qui "crie haut et fort son innocence", épaulé par son ex-compagne Jeane Manson et sa fille, Shirel.

Élevée avec Coline Berry, celle-ci avait pris position, en janvier 2021, en expliquant au Monde qu’elle n’avait "jamais vu Richard Berry avoir des gestes déplacés envers sa fille".

Une déclaration à l’opposé de celle de Coline Berry qui, interrogée durant sept heures, avait indiqué aux enquêteurs avoir été victime d’attouchements sexuels sous couvert d’un jeu qui, selon son récit, avait été baptisé par son père du nom de "jeu de l’orchestre".

Sur BFM TV, en mars 2021, elle avait également accusé Jeane Manson d’avoir pris part à ces ébats en assurant que celle-ci "faisait partie des Enfants de Dieu, une secte qui prône la pédophilie et l’inceste".

Des propos qu’elle va donc devoir assumer et étayer à la barre du tribunal judiciaire d’Aurillac lors d’une audience, si elle se tient, où de nombreux témoins sont attendus. Pour diffamation, elle encourt une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende. De leur côté, ni Richard Berry ni Jeane Manson n’ont pour l’instant été entendus par les enquêteurs sur le fond des accusations.

Vincent Vantighem