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Police-Justice

Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri seront-ils reconnus innocents?

Abderrahim El Jabri (g.) et Abdelkader Azzimani, ce lundi matin à l'ouverture de leur procès à Nîmes.

Abderrahim El Jabri (g.) et Abdelkader Azzimani, ce lundi matin à l'ouverture de leur procès à Nîmes. - -

Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri avaient été condamnés à 20 ans de prison pour le meurtre d'un jeune dealer, il y a 18 ans à Lunel. Or l'ADN a confondu deux autres hommes, condamnés à leur tour. La cour de révision réexamine aujourd'hui leur cas.

Dix ans après leur condamnation pour le meurtre d'un jeune dealer, Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri vont-ils finalement voir leur innocence reconnue? Le procès en révision de ces deux hommes, qui ont respectivement passé 12 et 13 ans derrière les barreaux, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises du Gard à Nîmes.

Le 22 décembre 1997, Abdelaziz "Azouz" Jhilal, un jeune dealer, était retrouvé mort à Lunel, dans l'Hérault, lardé de 108 coups de couteau. Ses fournisseurs, Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri, avaient rencontré la victime l'après-midi du meurtre, perpétré la veille. Bien que clamant leur innocence, ils avaient été condamnés à 20 ans de réclusion en 2003. La peine avait été confirmée en appel l'année suivante.

Mis hors de cause par l'ADN

Un coup de théâtre vient bouleverser l'affaire: une expertise ADN a finalement confondu un autre homme, Michel Boulma, 34 ans. Celui-ci a été renvoyé devant les assises en 2013 avec un autre homme, Bouziane Helaili. Tous deux ont été condamnés à leur tour à 20 ans de réclusion, et n'ont pas fait appel. La même année, le verdict prononcé contre "Kader" Azzimani et "Brahim" El Jabri était annulé.

L'audience devant la cour de révision, qui doit se tenir jusqu'à jeudi, vise donc à reconnaître officiellement leur innocence. Toutefois, ce procès n'est pas une formalité. Même si l'ADN les innocente du crime, même s'il n'existe aucune preuve matérielle contre eux, les parties civiles arguent toujours que les deux hommes pourraient en être les commanditaires... En outre, il est rarissime qu'une telle procédure aboutisse: depuis 1945, seuls huit condamnés pour crime ont été acquittés à l'occasion d'un procès en révision.

Mathilde Tournier et avec AFP et vidéo Romain Zlatanovic et Fiona Urbain