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Police-Justice

"À un moment, il faut dire stop": le préfet du Val d'Oise porte plainte contre un député LFI pour qui "la police tue partout"

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Le préfet du Val d'Oise Philippe Court a porté plainte ce mercredi contre le député de La France insoumise Aurélien Taché, ce dernier estimant que "la police tue partout".

Ce sont des "déclarations diffamatoires et injurieuses". Le préfet du Val d'Oise Philippe Court a expliqué sur BFMTV les raisons qui l'ont poussé à porter plainte contre le député La France insoumise Aurélien Taché. Ce dernier avait écrit sur ses réseaux sociaux que "la police tue partout" et notamment "dans le Val d'Oise où je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres où j'ai grandi".

Rappelant que "la diffamation est une infraction", le préfet Philippe Court justifie sa démarche en expliquant que, "quand un chef de service a connaissance d'une infraction, dans un État démocratique, il porte cette information devant une juridiction."

La publication d'Aurélien Taché fait suite à la tenue d'une marche blanche le 19 septembre prochain à Augé dans les Deux-Sèvres. Une manifestation organisée après la mort en mai dernier d'un homme à son domicile. Ce dernier a été tué par un gendarme qui s'était senti menacé alors qu'il intervenait pour "tapage nocturne".

"La neutralité, c'est pas la passivité"

Concernant la plainte du préfet à son encontre, le député LFI dénonce une "tentative pour bâillonner un parlementaire". "La liberté d'expression doit rester intangible en démocratie, où la police politique n'a pas sa place", écrit l'élu dans un communiqué de presse ce mercredi.

Mais pour Philippe Court, c'est bien son "devoir" de préfet de porter plainte après les propos de l'élu. Il estime que, parmi ses missions, figurent "la préservation et la garantie des lois", estimant que déposer plainte n'outrepasse pas ses fonctions.

"La neutralité, c'est pas la passivité. À un moment, il faut dire stop", se justifie-t-il sur notre antenne.

Aurélien Taché a reçu le soutien de plusieurs autres élus de La France insoumise, à l'instar de Mathilde Panot. La présidente du groupe à l'Assemblée nationale estime que le "rôle" du préfet "est d’assurer la représentation de l’État, pas de faire des procès politiques à un député de la Nation qui dénonce des violences policières pour lesquelles la France a été condamnée par l’ONU".

De son côté, le préfet de police de Paris Laurent Nunez a apporté "son soutien total" à Philippe Court, estimant que "l'intervention" des forces de l'ordre "est soumise au contrôle des magistrats et des inspections générales".

Matthieu Heyman