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Police-Justice

Deux-Sèvres: un homme tué par des tirs d'un gendarme qui se sentait menacé, deux enquêtes ouvertes

Une voiture de police. (photo d'illustration)

Une voiture de police. (photo d'illustration) - Philippe Huguen - AFP

Un trentenaire est mort dans la nuit de mardi à mercredi à Augé, dans les Deux-Sèvres, après avoir été touché par des tirs d'un gendarme.

Un homme de 33 ans est mort des suites de blessures par balle dans la nuit de mardi à mercredi 21 mai à Augé, dans les Deux-Sèvres, après avoir été visé par deux tirs d'un gendarme qui se sentait menacé, a-t-on appris auprès du parquet.

Les faits se sont produits un peu avant minuit mardi soir "sur les lieux d'un tapage nocturne" avec une "musique extrêmement forte" provenant d'un garage, a écrit dans un communiqué Sophie Lacote, procureure de la République à Niort.

Trois gendarmes ont signalé leur arrivée sur les lieux et ont alors brièvement aperçu un individu passant la tête derrière un rideau de toile faisant office de porte devant le garage, avant de disparaître sans répondre.

Deux des trois gendarmes se sont avancés jusqu'au drap et l'un d'entre eux est entré "alors en contact visuel avec l'individu qui se mettait à hurler, muni d'un objet reflétant la lumière", selon le parquet.

Les dépistages d'alcool et de stupéfiants négatifs

"Alors que (le gendarme) reculait, l'individu s'avançait vers lui, menaçant, tenant l'objet au-dessus de sa tête", acculant le gendarme "dans un coin de la propriété", a déclaré Sophie Lacote, faisant état de deux tirs de la part du militaire avec son arme de service après "plusieurs injonctions".

Le décès de la victime, touchée à l'abdomen, a été constaté à 0h55 malgré plusieurs tentatives de réanimation. Une autopsie est prévue ce jeudi.

L'auteur des tirs, agent de police judiciaire appartenant à la gendarmerie depuis 13 ans, a été placé en garde à vue aux premières heures de mercredi par l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).

Les dépistages d'alcool et de stupéfiants se sont révélés négatifs pour les trois gendarmes.

Le parquet de Niort a ouvert deux enquêtes distinctes, l'une pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à l'IGGN, et l'autre pour "violences avec arme et menaces de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à la Section de recherches de Poitiers.

M. H. avec AFP