A Nemours, la solidarité au service des sinistrés

Les naufragés n'en reviennent pas de l'élan de solidarité dont font preuve les habitants, mobilisés par le bouche-à-oreille, les réseaux sociaux ou des collectes porte-à-porte. A Nemours, en Seine-et-Marne, où le Premier ministre Manuel Valls s'est rendu jeudi matin, le Loing a dépassé les niveaux atteints lors de la crue historique de 1910 (4,25 m) mais a lentement entamé sa décrue.
En attendant un retour à la normale, dans cette commune de près de 13.000 habitants, en partie privée d'eau potable et d'électricité, environ 2.000 personnes ont été évacuées, selon la mairie.
Dans le gymnase, 250 personnes ont trouvé refuge. Les habitants arrivent en permanence, les bras chargés. On fait la chaîne pour décharger des matelas de la sécurité civile. Certains seront amenés dans les centres d'accueil voisins, comme le centre social ou la salle de fêtes réquisitionnés pour l'occasion. L'hôpital local a également fourni des médicaments nécessaires pour les bébés et les diabétiques.
Devant la montée des eaux, Hassan a dû fuir son domicile. Le moral dans les chaussettes, cet élan de solidarité lui a redonné un peu le sourire.
"Avoir des gens à qui parler, avoir des vêtements propres, pouvoir prendre sa douche, se raser, c'est un soutien inestimable", explique ce père de famille.
Mais le réconfort et l’aide des bénévoles n’enlève pas toujours l’angoisse. Beaucoup redoutent de constater les dégâts à leur retour.
Un tracteur dans les rues
Dans les rues, la ville s'est muée en Venise de Seine-et-Marne. La décrue a commencé et les reporters de BFMTV ont constaté un mètre d'eau en moins à certains endroits mais les rues ne sont pas encore praticables. Alors c'est en barque ou en canoë qu'on continue de circuler.
Mais aussi en tracteur. Franck Chardon fait des rotations avec son tracteur pour dépanner les sinistrés qui veulent passer de l'autre côté de la ville pour récupérer leurs affaires. Il les transporte dans sa remorque toute la journée et travaille en collaboration avec les secours. Son exploitation située à 10 km de Nemours a été épargnée, mais il ne se voyait pas laisser tomber la ville où ses enfants vont à l'école et où ses amis habitent.
Jérémy sillonne la ville dans une barque après avoir bénéficié lui aussi d'un élan de solidarité.
"Maintenant qu'il n'y a plus rien à faire chez moi j'aide les autres", racontait jeudi ce sauveteur bénévole.