1er-Mai: une enquête de l'IGPN est ouverte après la gifle d'un policier à un manifestant

Un policier a été filmé en train de gifler un manifestant. - Capture Street Photographe
Une enquête est en cours après la diffusion d'une vidéo montrant un policier gifler un manifestant lors de la manifestation parisienne du 1er-Mai. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie par le préfet de police de Paris pour mener cette enquête administrative. Les images ont été massivement relayées sur les réseaux sociaux.
La scène se déroule sur le boulevard du Montparnasse où des face-à-face entre manifestants violents et forces de l'ordre se sont produits à plusieurs reprises avant même le début de la manifestation. Sur les images, on y voit un policier pousser avec virulence un manifestant alors que le cortège passe devant le 86 du boulevard. "Casse-toi de là", lui lance-t-il, tandis qu'un homme l'apostrophe.
Le policier se retourne et se dirige vers lui. "Qu'est-ce que tu as, toi?", rétorque l'agent, avant de lui donner deux gifles.
"Ce sont des casseurs"
Dans la suite de la vidéo, les échanges sont toujours très tendus, violents. Les manifestants sont réfugiés dans un bar-tabac quand le rideau de fer se referme sur eux. Puis l'auteur de la vidéo est appelé à s'écarter.
"Vos collègues donnent des patates sur des manifestants les gars", s'indigne-t-il. Un policier lui répond, en parlant d'une petite dizaine de personnes dont une personne âgée: "Ce sont des casseurs, ils n'ont pas le droit de rentrer là."
L'enquête va devoir déterminer l'identité de l'auteur mais également les circonstances dans lesquelles se sont passées les faits. L'IGPN qui a également été saisie, cette fois-ci dans le cadre d'une enquête judiciaire, pour des faits de "violence par personne dépositaire de l'autorité publique", à la suite de la diffusion d'une vidéo montrant un CRS jeté un pavé en direction de manifestants.
"Les policiers doivent employer la violence si cela est nécessaire et de manière proportionnée, rappelle Maître Vincent Ollivier, avocat. La violence est un moyen au service d'une fin. Là, il n'y a aucune justification, son geste ne s'inscrit pas dans une démarche légitime de maintien de l'ordre."
Selon l'avocat, la gifle donnée par le policier est caractéristique de violences volontaires avec une circonstance aggravante, le fait que ce soit une personne dépositaire de l'autorité publique. Un délit punit de cinq ans de prison.