Un policier filmé en train de lancer un pavé: l'IGPN saisie

Un policier a été filmé en train de lancer un pavé sur la foule. - Capture Line Press
Deux enquêtes sont désormais ouvertes après la diffusion depuis mercredi d'une vidéo montrant un policier lançant un pavé ramassé sur des manifestants lors du rassemblement parisien du 1er-Mai. Une première, administrative, est menée par l’inspection technique des CRS, sorte de cellule déontologique interne aux CRS. Une seconde, selon nos informations, a été ouverte par le parquet de Paris pour "violence par personne dépositaire de l'autorité publique". L'IGPN a été saisie pour cette enquête au caractère judiciaire.
Sur les images, réalisées par un vidéaste de l'agence Line Press, ont été diffusées le 1er mai. L'auteur de la séquence précise à Checknews que "ça s'est passé aux alentours de 17 heures, boulevard de l'hôpital, à une vingtaine de mètres après l'angle du boulevard Saint-Marcel", là où des heurts ont éclaté ce jour-là. L'enquête va devoir déterminer qui est le policier filmé, mais surtout les conditions de son geste.
Aucune plainte
Une première vidéo a été diffusée dès mercredi. Une seconde séquence, plus longue, a été révélée jeudi soir par l'agence. On y voit d'abord des pierres, autour d'un arbre, descellées. Plusieurs CRS sont sur un trottoir face à la foule qui semble agressive. Puis un des policiers apparaît à l'écran, pavé à la main, qu'il lance sur les manifestants. Il est porteur d'une lettre et d'un chiffre dans le dos, propres aux CRS, correspondants à la section et au grade du policier.
Pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée. "Il n’y a pas eu de blessés et c’est ça le plus important. Si quelqu’un avait reçu ce pavé, il y aurait obligatoirement un blessé", estime Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat SCSI-CFDT, qui condamne ce geste "inapproprié" provoqué, selon lui, par un contexte de tensions et de fatigue. "Je ne peux pas m’empêcher de recontextualiser, poursuit-il. On a un capitaine de CRS qui a reçu un pavé sur la tête quelques temps avant, il y avait des insultes partout, il y avait 'CRS = Daesh' sur la façade d’une banque, je ne trouve pas d’excuse technique, je trouve une excuse morale et psychologique."