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Police-Justice

1er-Mai à Paris: l'IGPN saisie après une intervention policière dans une cité universitaire 

L'hôpital de la Pitié-Salpêtrière - BORIS HORVAT / AFP

L'hôpital de la Pitié-Salpêtrière - BORIS HORVAT / AFP - -

Des policiers sont soupçonnés d'avoir poursuivi puis frappé "sans explication" un étudiant de 23 ans qui se trouvait dans sa résidence universitaire de l'hôpital La Pitié-Salpêtrière, lors de la manifestation du 1er mai dernier. Une enquête va être ouverte par la police des police.

L'IGPN a été saisie après une intervention violente de policiers dans la résidence universitaire installée dans l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris lors de la manifestation du 1er mai, a-t-on appris ce mardi, confirmant une information de Mediapart.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, des policiers molestent un étudiant, lui assénant au moins un coup de matraque, à l'intérieur de cette résidence. Les faits allégués ont fait l'objet d'un signalement par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, auprès de la "police des polices" qui a ouvert une enquête administrative, a précisé à l'AFP la préfecture de police de Paris. 

Pourchassé par les policiers

Selon son récit au site d'information Mediapart, cet étudiant de 23 ans était sorti voir ce qu'il se passait en bas de la résidence, où des dizaines de manifestants étaient regroupés, mais était reparti en courant chez lui, effrayé par une charge des forces de l'ordre. Des policiers l'auraient alors pourchassé avant qu'il n'arrive à s'échapper dans la chambre d'un autre étudiant.

"On regardait la manifestation à l'extérieur mais soudain des CRS se sont mis en bloc à l'entrée et ont chargé, d'un coup", raconte une autre étudiante présente au moment des faits.
"Je leur ai dit à plusieurs reprises: 'J'habite ici.' J'avais mes papiers, les clefs de ma chambre et j'étais prêt à tout leur montrer", a-t-il expliqué à Mediapart, ajoutant que ni lui ni son frère, également présent et blessé, n'avaient l'intention de porter plainte. 

D'autres enquêtes de l'IGPN sur le 1er-mai

C'est au pied de cette résidence universitaire que des manifestants étaient venus se réfugier le 1er mai après l'utilisation massive de gaz lacrymogènes. Le gouvernement avait alors, dans un premier temps, évoqué une "attaque" contre cet hôpital, version battue en brèche par des vidéos et témoignages appuyant la version d'un mouvement de panique.

Le préfet Didier Lallement a déjà saisi l'IGPN après la diffusion de deux vidéos filmées à l'occasion du 1er mai, montrant un policier mettre sa matraque dans le pantalon d'un homme interpellé, et un CRS lancer un pavé en direction de manifestants. Une troisième enquête a également été ouverte après la diffusion de la vidéo d'un policier assénant une gifle à un manifestant.

Justine Chevalier avec Jeanne Bulant et AFP