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Police-Justice

18 ans requis contre une femme accusée d'avoir dépecé son ami

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Dix-huit ans de prison ont été requis mardi par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis contre une femme de 59 ans, accusée d'avoir dépecé et brûlé le cadavre de son mari, dont seule la tête a été retrouvée.

C'est un coup de folie dont le motif reste une énigme. "Tout le monde a essayé de la remuer, de lui dire 'Madame, il faut que vous nous donniez quelque chose. Il faut qu'on puisse connaître, qu'on puisse comprendre'", a souligné mardi l'avocate générale. Mais tout au long de son procès, qui a débuté jeudi dernier, Fatima Djidel n'a pu fournir d'explication claire à l'acte de sauvagerie qui la conduite devant les assises de Seine-Saint-Denis.

Cette femme de 59 ans comparaît pour avoir dépecé, brûlé et décapité le corps de son compagnon, dont seule la tête a été retrouvée dans une litière pour chat. Selon les dires de l'accusée, le décès de l'homme, qui remonterait à fin 2006, serait dû à une chute dans l'escalier de leur maison d'Aubervilliers, au cours d'une dispute conjugale.

"Si on a fait ça, c'est qu'on a tué"

Elle aurait ensuite laissé le corps se décomposer plusieurs mois, avant de le transporter dans un autre domicile du défunt, de le décapiter et de tenter de le brûler. Puis elle aurait ensuite ramené les restes chez elle dans une boîte à litière pour chat.

Pour l'avocate générale, qui a demandé mardi 18 ans de réclusion, ce geste s'apparente à un homicide. "Si on est capable de faire ça, c'est qu'on est capable de tuer. Si on a fait ça, c'est qu'on a tué", a-t-elle estimé dans ton réquisitoire.

Un acte prémédité ?

D'autant que la thèse de l'assassinat n'a pas été écartée. L'autopsie des restes du défunt a révélé dans ses cheveux les traces d'un sédatif hypnotique, alors qu'aucun médicament de ce type ne lui avait été prescrit.

L'enquête a également révélé que Fatima Djidel aurait floué son compagnon de son vivant, en mettant en location ses appartements et en faisant modifier son testament en sa faveur.

Le verdict contre cette quinquagénaire, arrivée d'Algérie à 18 ans et qui a un temps dû se prostituer pour survivre, est attendu mardi soir.