Féminicide d'Inès à Poitiers: Gérald Darmanin saisit l'Inspection générale de la justice pour faire "toute la lumière" sur le drame

"Toute la lumière doit être faite sur cette horrible affaire". Dans un message publié sur X ce dimanche 21 septembre, Gérald Darmanin annonce avoir demandé à l'Inspection générale de la justice une "inspection de fonctionnement" autour du féminicide d'Inès Mecellem à Poitiers.
Cette jeune femme de 25 ans a été poignardée à mort le 8 septembre dernier par son ex-compagnon. Elle avait porté plainte contre lui deux mois auparavant et avait utilisé un téléphone "grave danger" deux jours avant d'être tuée. La famille de la victime dénonce les "défaillances" des services de l'État.
"Les victimes doivent être au centre des préoccupations de la justice. À chaque fois que l’une d’entre elles demande protection aux forces de l’ordre et à la justice, et que nous n’avons pas réussi à la protéger, c’est un profond et terrible échec", a écrit le garde des Sceaux.
La responsabilité de la police pointée du doigt
Ce samedi, une marche blanche était organisée en hommage à la jeune femme. Des membres de la famille ont exprimé leur détresse et leur colère comme son frère, Yacine.
"Ma sœur a eu le courage de traverser à de nombreuses reprises la porte de ce commissariat. Elle y a déposé des plaintes pour violences physiques, psychologiques, pour viols. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour alerter sur le danger qu'elle courrait. Et le constat est que la police et la justice nous ont trahis", a-t-il déclaré.
Lors de l'activation de son téléphone "grave danger" (TGD), un dispositif permettant d'alerter très rapidement les forces de l'ordre face à l'urgence d'un passage à l'acte du conjoint ou de l'ex-conjoint violent, les policiers sont intervenus.
L'auteur toujours en fuite
Ils ont "interpellé l'individu sans qu'il soit placé en garde à vue", a indiqué la procureure de la République à Poitiers, Rachel Bray. Une décision "incompréhensible" pour les participants à la marche blanche.
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie d'une enquête administrative. Le suspect, un réfugié afghan, est toujours en fuite.
En 2023, 96 femmes ont été victimes d'un féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022, selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur publié fin novembre 2024.
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences
Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). Il est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).