"Le Meilleur Pâtissier": Mercotte, l'anti-mamie gâteau, rend son tablier

Mercotte, lors de la fête de la pogne et de la raviole à Romans-sur-Isère, le 18 mai 2025. - Romain Doucelin / Hans Lucas
Des cheveux blancs et courts, des lunettes colorées, accordées à ses tenues et un large sourire: la trogne de Mercotte est reconnaissable entre mille. Ou plutôt, reconnaissable par les millions de téléspectateurs qui la suivent, chaque mercredi, dans Le Meilleur Pâtissier sur M6 avec Cyril Lignac. La 14e saison, présentée par Laëtitia Milot, reprend ce mercredi 10 septembre. Ce sera la dernière pour Mercotte.
De cette émission, Mercotte est la mascotte, donc. Ne vous fiez pas aux apparences, néanmoins. Sous des airs affables, l'octogénaire est - sans aucun doute - la jurée la plus crainte par les candidats. Et elle le sait bien, comme elle l'explique à TV Actu: "Je pense qu'on m'a choisie pour ça, parce que je n'avais pas la langue dans ma poche et que je disais ce que je pensais".
Chaque semaine, la blogueuse culinaire défie les pâtissiers amateurs à coups d'épreuves techniques dans lesquelles ils doivent reproduire à l'identique, un gâteau méconnu, à partir d'une recette tronquée par ses soins.
Loin d'être une mamie gâteau donc, Mercotte est en outre une retraitée hyperactive. Connue pour son blog "La cuisine de Mercotte", l'animatrice de M6 tourne dans toute la France au gré des festivals culinaires et réalise des chroniques pour France Bleu. Un emploi du temps bien chargé pour la passionnée de pâtisserie âgée de 83 ans. Elle raccrochera le tablier après la prochaine saison. Non pas par lassitude, mais "par décence".
"Je pense qu’il faut savoir s’arrêter à temps. Je m’amuse beaucoup durant le tournage, c’est la colonie de vacances. Je suis vraiment ravie et heureuse de faire l’émission et ce n’est pas fatigant mais, vu mon âge avancé, je pense que c’est une question d’éthique", a-t-elle confié à TV Magazine.
Si son visage reste indissociable du concours télévisé de pâtissiers amateurs, Mercotte ne s'était pourtant pas destinée aux fourneaux. Elle confie même sur son blog qu'elle ne savait "même pas faire cuire un œuf" lorsqu'elle s'est mariée.
"Mercotte" ou "Jacquotte" ?
Le bon goût, en revanche, elle l'a toujours eu et il lui vient de l'enfance. Jacqueline Pin - son vrai nom - naît le 28 septembre 1942 à Aix-les-Bains, entourée par les montagnes savoyardes. Orpheline de mère, elle est élevée par ses tantes à partir de ses trois ans. "Elles avaient l'âge d'être grands-mères", raconte-t-elle au Parisien.
Tour à tour, elles forgent le goût de la jeune enfant. "Elles cuisinaient très bien, remarque-t-elle. Je me souviens de leurs oreillettes, très croustillantes, de leurs bouchées à la reine maison, des croquettes de volaille avec de la béchamel, des quenelles de semoule fine avec de la sauce tomate…"
Un art de la table dont il est - évidemment - difficile de se détacher. Pendant ses études - hypokhâgne, Institut d'études politiques de Grenoble et licence d'anglais -, elle préfère "aller dans un étoilé et prendre le premier menu, plutôt que dans un restaurant sans intérêt, qui coûtait à peu près autant".
Mais, jusqu'ici, la cuisine ne l'a jamais véritablement intéressée. Mariée à l'âge de vingt ans avec André-Jean Mercorelli, quelques mois après sa rencontre sur un court de tennis, elle décide de se mettre aux fourneaux… quand elle n'est pas sur les pistes de rallye. Son conjoint, ancien parachutiste devenu pilote, l'invite dans ses diverses courses automobiles comme copilote. C'est à ses côtés qu'elle prend son surnom de Mercotte, contraction de Mercorelli et de "Jacquotte", sobriquet que lui affublait alors mari.
Profession : blogueuse culinaire
Dédiée à l'éducation de leurs quatre enfants, Jacqueline mitonne des petits plats en autodidacte - et y prend goût, à tel point qu'elle écrit son premier livre aux côtés de Monique Lansard, La Nouvelle cuisine à votre portée, 140 recettes légères.
La soixantaine passée, elle se lance même dans une carrière de blogueuse. "La cuisine de Mercotte" - tout en comic sans ms - s'attache ainsi à rendre accessibles les recettes des chefs pâtissiers dès 2005. Elle publie plusieurs recueils, devient chroniqueuse sur France Bleu à partir de 2009. Avant d'être repérée par M6.
Depuis 2011, Mercotte "s'éclate" aux côtés de Cyril Lignac, à la présentation du Meilleur Pâtissier. "C'est la colonie de vacances", renchérit-elle auprès de TV Magazine. Un duo good cop, bad cop: le chef paraît rieur quand elle cultive une image intransigeante.
Quatorze années durant, Mercotte tiendra donc ce rôle dans le château de l'émission. Loin de son domicile, elle séjourne un mois entier - le temps du tournage - à Montfort l'Amaury dans les Yvelines. Un rythme stimulant, mais éprouvant, qu'elle a choisi d'arrêter à la prochaine saison... Sans renoncer, néanmoins, à ses autres activités: "La retraite, c'est impossible, c'est un mot que je ne connais pas !".