A quoi ressemblera le prochain numéro de Charlie Hebdo?

Le numéro 1178 de "Charlie Hebdo" restera dans les kiosques pendant deux semaines. - Bertrand Guay - AFP
Le prochain Charlie Hebdo sortira dans deux semaines et ne sera probablement pas tiré à cinq millions d'exemplaires. Lors de l'hommage à Tignous ce jeudi, la dessinatrice Coco l'a promis: "Notre journal va vivre". Mais à quoi va-t-il ressembler? Selon elle, "on continuera sur la même ligne, comme on l'a toujours fait".
Ce qui est sûr, c'est que malgré l'assassinat de 10 membres de la rédaction, l'hebdomadaire a respecté cette semaine son "ton" habituel, provocateur, impertinent et drôle pour le numéro exceptionnel qui continue de s'arrache dans les kiosques. Gérard Biard, le rédacteur en chef, avait d'ailleurs insisté sur l'importance de faire un numéro "normal" afin de dire: "Ils ont essayé de tuer Charlie Hebdo et ils n'y sont pas parvenus, on est toujours nous-même", comme il s'en explique dans un reportage pour France 5 qui sera diffusé dimanche prochain.
Continuer, oui, mais comment?
Mardi, Gérard Biard, Luz et Patrick Pelloux ont donné une conférence de presse, assurant qu'ils allaient continuer. "On ne sait pas trop comment, et avec qui", a concédé Luz, auteur de la Une qui fait tant de bruit cette semaine.
"Il va y avoir un avenir, ça c'est sûr", a affirmé Gérard Biard. Avant d'ajouter: "On ne sait pas encore très bien à quoi il va ressembler".
Le 28 janvier, "il va y avoir un journal, et il n'y aura pas d'interruption" a répété le rédacteur en chef du journal satirique.
Mais l'organisation des semaines à venir semble loin d'être claire. Gérard Biard a annoncé que Riss, directeur de la rédaction blessé à l'épaule, devrait quitter l'hôpital lundi et probablement venir renforcer l'équipe meurtrie. Il a déjà participé cette semaine au Charlie Hebdo 1178 en dessinant de la main gauche. Pour ce numéro hors du commun, l'hebdomadaire a travaillé avec peu de renforts extérieurs. Des dessins des victimes ont été utilisés, les "survivants" se sont remis au travail et des anciens, comme Jul, Riad Sattouf ou Jean-Yves Camus ont aussi participé.
Les problèmes financiers sont réglés
S'il est une question qui ne se pose plus dans les rangs de "Charlie", c'est celle du financement. Menacé de disparition en raison de difficultés de trésorerie avant l'attaque du 7 janvier, le journal satirique ne devrait plus rencontrer de problèmes de ce côté-là. En cumulant ventes, abonnements, dons et aide publique, Charlie Hebdo pourrait recueillir plus d'une dizaine de millions d'euros. La vente de ce numéro 1178 correspond peu ou prou à deux ans de tirages de ce "journal irresponsable" dont les abonnements se sont envolés, passant de 7.000 à plus de 120.000.