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Têtes couronnées

Prince Harry: la sécurité est-elle vraiment au cœur de sa brouille avec la famille royale?

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Dans une interview à la BBC, vendredi, le prince Harry assure que le roi Charles ne lui adresse plus parole "à cause de cette histoire de sécurité".

Arc-bouté sur la question de sa sécurité, le prince Harry estime que c'est là ce qui empêche la réconciliation avec sa famille, et notamment son père, le roi Charles III. Mais plusieurs autres raisons freinent ces retrouvailles.

Vendredi, après que la justice britannique lui a une nouvelle fois refusé le droit de bénéficier d'une protection payée par le contribuable lorsqu'il se rend dans le pays, le prince s'est exprimé auprès de la BBC. Cette protection financée pour les membres actifs de la famille royale lui a été retirée lorsqu'il a quitté le pays en 2020 et cessé de travailler pour "la Firme", l'institution royale.

"C'est difficile d'être dans la famille royale et en dehors de la famille royale", estime sur BFMTV le spécialiste de la royauté Stéphane Bern. "Si vous êtes dans la famille royale, vous bénéficiez d'un service de sécurité. Mais si vous êtes en dehors de la famille royale, vous êtes un citoyen lambda. Et dans ce cas-là, les contribuables n'ont pas à payer pour votre sécurité."

"Toute cette affaire pourrait être résolue"

Dans une interview filmée, le prince Harry regrette la situation qui l'empêche, dit-il, de remettre un pied au Royaume-Uni avec Meghan et leurs enfants Archie, 6 ans ce 6 mai, et Lilibet, 3 ans. Et surtout, assure-t-il, cette décision le tient éloigné de son père, alors que lui souhaite ardemment la réconciliation.

Le roi Charles et le prince Harry lors des obsèques de la reine Elizabeth II le 14 septembre 2022.
Le roi Charles et le prince Harry lors des obsèques de la reine Elizabeth II le 14 septembre 2022. © LOIC VENANCE / AFP

"Je ne sais pas combien de temps il reste à mon père. Il ne veut pas me parler à cause de cette histoire de sécurité", a-t-il ainsi lâché vendredi, avec assez peu de tact, et peu de considération pour les récentes déclarations de la reine Camilla, qui a assuré que le roi allait "mieux".

Le prince estime également que son père aurait pu intervenir pour régler le problème. "Mon père a beaucoup de pouvoir et de compétences", a-t-il ainsi déclaré vendredi. "Toute cette affaire pourrait être résolue grâce à lui". Selon les médias britanniques, une telle intervention royale serait cependant contraire à la constitution.

"Toutes ces questions ont été examinées à plusieurs reprises et méticuleusement par les tribunaux, qui sont arrivés à chaque fois à la même conclusion", a d'ailleurs froidement répondu un porte-parole de Buckingham, après l'interview de Harry à la BBC.

"Ce n'est pas que le roi ne veut pas lui parler"

Selon un proche du roi cité par le Times, "ce n'est pas que le roi ne veut pas lui parler, c'est qu'il ne peut pas le faire. Comment peut-on avoir une conversation privée et délicate quand on sait qu'elle va se retrouver dans un journal télévisé dans les heures qui suivent?".

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Harry le dit d'ailleurs, il sait à quel point ses nombreuses révélations aux médias, dans son autobiographie Le Suppléant, dans sa série Netflix Harry & Meghan, ou dans différentes interviews, ont abîmé peut-être de façon irrémédiable sa relation avec sa famille. Le prince y a en effet beaucoup égratigné l'institution royale, mais surtout son frère, le prince William.

"Bien sûr, certains membres de ma famille ne me pardonneront jamais d'avoir écrit un livre. Bien sûr, ils ne me pardonneront jamais beaucoup de choses. Mais j'aimerais me réconcilier avec ma famille", lance Harry.

"Les médecins ont recommandé au roi de ne plus parler à son fils", assure Stéphane Bern sur BFMTV. "Parce que chaque fois qu'il parlait avec Harry, Harry avait toujours les mêmes reproches, cela peinait profondément le roi. Chaque fois qu'il le prenait au téléphone, c'était des batailles, des querelles qui affectaient le roi".

Charles III, s'il a repris toutes ses activités et ses voyages officiels à un rythme presque normal, est toujours soigné pour un cancer. Une récente hospitalisation liée à des effets secondaires de son traitement a ainsi rappelé aux Britanniques que le roi était toujours malade.

Le prince estime également que la sécurité est un moyen de pression de la famille royale pour en contrôler ses membres.

Menacé par Al-Qaïda et les néonazis

Pour Harry, ce problème de sécurité est la source de tous ses malheurs. "Une discussion sur la sécurité est soudain devenue une discussion sur toute une série d'insécurités", observe ainsi BBC News. Le prince, qui reste traumatisé par le destin de sa mère Diana, harcelée toute sa vie par les paparazzis et morte dans une course poursuite avec des photographes à Paris, en a fait un combat, avec la lutte contre les tabloïds.

Il a par exemple déclaré, rappelle BBC News, qu'il courait un plus grand risque que sa mère, en raison de "strates de risques supplémentaires liées au racisme et à l'extrémisme".

"Au cours des dernières années, ma famille et moi-même avons fait l'objet de menaces néonazies et extrémistes bien documentées, y compris de la part d'Al-Qaïda. Des personnes sont emprisonnées sur le sol britannique en raison de telles menaces", assure-t-il sur le site de sa fondation.

Magali Rangin