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"The Last of Us", "Astérix & Obélix", "Severance": 7 séries à rattraper cet été

Pedro Pascal (Joel) dans "The Last Of Us", disponible sur HBO Max.

Pedro Pascal (Joel) dans "The Last Of Us", disponible sur HBO Max. - HBO Max

Alors que les températures grimpent et que le soleil brille, le service culture de BFMTV.com vous propose une sélection des meilleures séries sorties ces derniers mois à savourer bien au frais depuis son canapé.

Alors que la chaleur revient s’installer en France, quoi de mieux que de s’offrir une parenthèse au frais, volets clos et ventilateur en marche, devant une bonne série. Pour accompagner vos après-midis à l’ombre, la rédaction culture de BFMTV.com vous a concocté une sélection de sept programmes, sortis cette année, à (re)découvrir depuis votre canapé.

• The Last of Us

On avait quitté Ellie (Bella Ramsay) et Joel (Pedro Pascal), son père de substitution, juste après que celui-ci a sauvé sa protégée en abattant froidement tout le personnel d'un hôpital qui s'apprêtait à la tuer afin de trouver un vaccin miracle contre l'infection fongique, dont elle est immunisée. On les retrouve, au début de la deuxième saison, perchés sur une colline, tranquilles, en route vers Jackson, la ville du frère de Joel.

Cinq ans plus tard, toujours dans une Amérique post-apocalyptique, occupée par des zombies atroces et des peuples guerriers traumatisés, Ellie et Joel tentent une nouvelle vie, plus paisible, plus collective, à Jackson. Le road trip de la première saison s'efface d'abord pour un feuilleton campagnard, façon Un village français, avant de vite basculer dans un grand (et plus classique) revenge movie.

La série adaptée du jeu vidéo éponyme à succès reste donc fidèle à ses fondamentaux: les zombies, la castagne et le carnage, entrecoupés toujours de scènes contemplatives et de dialogues mélo lumineux. Pour le meilleur. Mais elle ose un tournant (qu'on a du mal à taire mais qu'on ne spoilera pas, promis). Cette deuxième saison se révèle alors plus dense que la première, concentrée sur quelques personnages (mention spéciale à Dina, camarade de cœur et de guérilla) et sur des enjeux narratifs bien précis.

Bien sûr, l'effet de surprise du visionnage de la première saison est moins vif; on commencerait presque à s'habituer aux surgissements des zombies, aux changements de rythme scénaristiques et aux frondes des héros, mais The Last of Us reste grandiose, dans l'aventure horrifique comme dans le soap.

The Last of us de Neil Druckmann et Graig Mazin, avec Pedro Pascal, Bella Ramsey et Isabela Moner. Saison 2 (7 épisodes), sortie en avril 2025. Disponible sur Max.

• Severance

Malheureux au travail? Malheureux dans la vie? Oubliez tout et dissociez-vous! Telle est la promesse de l'entreprise Lumon: vous gardez votre corps, mais votre conscience est partagée. Votre "innie" n'existe qu'au bureau, et n'a aucune conscience de votre vie en dehors, quand votre "outie", qui a choisi de vous scinder en deux, mène son existence dans le monde extérieur sans se souvenir de sa journée de travail. Vous n'avez rien compris? À vrai dire, c'est bien normal.

Personne ne comprend vraiment ce qui se passe dans les murs de Lumon. Pas même ses employés, enfermés dans un sous-sol labyrinthique. Severance (dissociation en français, ndlr) suit le quotidien de Mark (Adam Scott), chef du "raffinage de macrodatas", aux côtés de ses collègues Helly (Britt Lower), Irving (John Turturro) et Dylan (Zach Cherry). Ces derniers passent leur journée à ranger des chiffres dans des boîtes virtuelles sur un ordi tout droit sorti des années 1980, sans jamais en saisir le but véritable - l'inquiétante manager Harmony Cobel (Patricia Arquette) ne le voudrait surtout pas. Bousculé par l'arrivée récente de Helly dans son équipe et l'apparition d'un ancien collègue dans sa vie réelle, Mark questionnera la procédure de dissociation et les activités de son entreprise.

Thriller anticapitaliste - diffusée sur la plateforme Apple -, la série, créée par Dan Erickson et réalisée par Ben Stiller, propose une critique acerbe du monde du travail - ou comment la déshumanisation, la verticalité managériale et l'absence de sens se mettent au service de la rentabilité. L'intrigue, profondément humaine, questionne l'ultra-moderne solitude (et émeut) - Mark fuit ainsi la douleur du deuil et la vacuité de son existence, préférant se mutiler pour (un peu) moins souffrir.

Fable de l'absurdité productiviste, la série peut aussi se targuer d'une esthétique rétro et symétrique - on en vient à aimer les néons blanchâtres, les bureaux-dédales sans fenêtre, les costumes soigneusement ternes. Si la première saison pose les fondements de la dissociation et de Lumon, la deuxième s'intéresse à Gemma, la compagne disparue de Mark. Sans l'effet de surprise visuel et narratif, et malgré une impression de départ nébuleuse, cette suite, sortie en janvier dernier, captive tout autant les spectateurs. À quand la suite?

Severance de Dan Erickson et Ben Stiller, avec Adam Scott, John Turturro, Patricia Arquette. Saison 2 (10 épisodes), sortie en janvier 2025. Disponible sur Apple TV+.

• Bref 2

Ce printemps, on avait d'yeux que pour ça. "Bref 2" par ci, "Kyan Khojandi" par là. La légende raconte même que la série de Disney+, de retour pour une deuxième saison treize ans après la première, a brisé des couples, créé quelques soudaines et inopinées introspections, poussé des quarantenaires chez un psy, reconnecté un père et sa progéniture, ou deux frères. Ensorceleuse série, diriez-vous? Peut-être.

On ne fera en tout cas pas la mou devant ses grands (et plutôt bienfaiteurs) pouvoirs. La fiction de six épisodes se regarde (ou se consomme) très bien, met parfois la larme à l'œil (malgré nous), et crée donc quelques petits miracles dans la vie de nous, pauvres spectateurs en mal d'identification que nous sommes.

Bref 2 se transforme bien trop vite en fable individualiste et narcissique sur la rédemption d'un quarantenaire qui croit trouver la lumière en deux ou trois brèves remises en question. On a connu des leçons de sagesse plus originales. À regarder donc, mais sans se leurrer sur les intentions un tantinet moralistes de son créateur.

Bref 2 de Kyan Khojandi et Bruno Muschio, avec Kyan Khojandi, Laura Felpin, Doria Tillier. Saison 2 (6 épisodes), sortie en février 2025. Disponible sur Disney+.

• Shrinking

Anéanti par la mort de sa femme dans un accident de voiture, Jimmy Laird (Jason Segel, star de la sitcom How I Met Your Mother) est un thérapeute à la dérive. La nuit, il tente d'apaiser son chagrin via des excès autodestructeurs (alcool, cocaïne, prostituées...). Mais, une fois le jour venu, il doit endosser son rôle de psy et celui de père auprès de sa fille de 17 ans, Alice.

Mais, à force d’écouter les tourments des autres sans parvenir à soigner les siens, Jimmy craque. Il tente alors une nouvelle approche radicale dans sa thérapie: dire (enfin) à ses patients tout ce qu’il pense vraiment d’eux.

Une technique, à mille lieues des règles de déontologie, qui inquiète son supérieur Paul (campé par un Harrison Ford grincheux et bougon, atteint de Parkinson) et sa collègue Gaby (la pétillante Jessica Williams). Mais, contre toute attente, cette franchise va avoir des effets étonnamment positifs sur ces patients, mais surtout sur Jimmy lui-même.

Drôle, tendre, souvent bouleversante, Shrinking réussit un équilibre remarquable entre rires et sujets sérieux sans jamais se moquer ni sombrer dans le pathos. Le deuil, la dépression, les relations toxiques ou encore la maladie y sont abordés avec justesse, portée par une galerie de personnages tous aussi cabossés par la vie qu’attachants.

Créée par Bill Lawrence (Ted Lasso), Jason Segel et Brett Goldstein, Shrinking dépoussière ainsi brillamment le genre des séries de psy, en y insufflant une bonne dose d’irrévérence, de tendresse et d’humanité. Et la thérapie ne compte pas s’arrêter là puisqu’une saison 3 est déjà en préparation.

Shrinking de Bill Lawrence, Jason Segel et Brett Goldstein. Avec Harrison Ford, Jason Segel. Saison 2 (12 épisodes), sortie en octobre 2024. Disponible sur Apple TV+.

• Abbott Elementary

Abbott Elementary manque de tout: de personnel, de matériel et même d'une toiture solide. La série de Quinta Brunson, disponible sur Disney+, chronique le quotidien d'une poignée d'enseignants et de leurs élèves dans cette école publique sous-dotée et délaissée d'un quartier noir et pauvre de Philadelphie.

Enfant illégitime de The Office et de Parks and Recreation, ce mockumentaire - comprenez comédie qui reprend les codes du documentaire - investit les couloirs et les classes de cet établissement, où la joie déborde à tous les étages. À commencer par celui de Janine Teagues - brillamment incarnée par la créatrice de la série Quinta Brunson -, jeune professeure de CE1, guidée par un optimisme aussi débordant qu'agaçant.

Sa ribambelle de collègues est - sitcom oblige - tout aussi attachante que caricaturale. Jacob Hill (Chris Perfetti), jeune homme blanc et gay, allié maladroit de tous les combats (et surtout de ceux qui ne le concernent pas). Melissa Schemmenti (Lisa Ann Walter), l'italo-américaine, aux allures de mafieuse au grand cœur, drôle et menaçante. Barbara Howard (Sheryl Lee Ralph), respectée et bientôt à la retraite, qui ne jure que par le Seigneur et peine à accepter le temps qui passe. Gregory Eddie (Tyler James Williams), jeune remplaçant robotique, angoissé et maniaque, marqué par l'éducation de son père militaire. Sans oublier Ava Coleman (Janelle James), dirlo incompétente et égocentrique, et le concierge-complotiste-mythomane M. Johnson (William Stanford Davis), hilarant et inoffensif. La quatrième saison, sortie en février dernier, surpasse les trois précédentes années scolaires.

Déclaration d'amour à celles et ceux qui s'occupent de nos enfants, la série ne tombe pas non plus dans une mièvrerie malhabile et une idéalisation simpliste, remplie de moraline et de bons sentiments. À travers le rire que les personnages suscitent (malgré eux), par leur regard lancé à la caméra et leurs interviews décalées, une sévère critique des services publics éducatifs se dessine. Si les références paraissent parfois très américaines, parents et enfants n'auront pas trop de mal à s'identifier à ce quotidien bout de ficelle. Rafraîchissant (ou désolant, au choix).

Abbott Elementary, réalisée par Quinta Brunson, avec Quinta Brunson, Janelle James, Tyler James Williams. Saison 4 (20 épisodes), sortie en février 2025. Disponible sur Disney+.

• The Studio

Qui n'a pas envie de traverser les coulisses de l'industrie cinématographique et de regarder, telle une petite souris, le mécanisme de fabrication d'un film, de ses transactions marchandes les plus opportunistes à ses petites et grandes fulgurances créatives?The Studio nous a saisis sur scénario.

La série pose ses valises dans un grand studio hollywoodien et raconte le train-train quotidien des quatre joyeux lurons qui pilotent le navire. Il y a d'abord Matthew (Seth Rogen, par ailleurs cocréateur et coréalisateur de la série avec Evan Goldberg), un producteur amateur de films Télérama fraîchement promu à la tête de la firme, souvent gaffeur, toujours lâche. Puis Sal (Ike Barinholtz), le producteur cynique et sans filtre, Maya (Kathryn Hahn), la cheffe marketing délurée, et Quinn (Chase Sui Wonders), la voix peut-être de la raison. Il y a aussi Patty (Catherine O'Hara), la productrice évincée en un claquement de doigts de la direction du studio.

À leurs côtés, trouvaille qui suffirait à elle seule à justifier un binge-watching compulsif de la série, des invités de prestige qui jouent leur propre rôle (des caméos, dans le jargon cinéphile), comme Martin Scorsese, Zac Efron, Charlize Theron, Paul Dano ou encore Zoë Kravitz.

Les épisodes se veulent dans le vent (on y cause allègrement du phénomène Barbie) et satiriques (impératif de rentabilité, petits arrangements entre réalisateurs et producteurs, égos sur pattes, règne du marketing, et autres vices hollywoodiens). Jusqu'à provoquer une once de lassitude; les mêmes gags, les mêmes schémas narratifs, les mêmes caricatures se répètent malheureusement bien trop.

The Studio de Seth Rogen et Evan Goldberg, avec Seth Rogen, Ike Barinholtz, Catherine O'Hara. Saison 1 (10 épisodes), sortie en mars 2025. Disponible sur Apple TV+.

• Astérix & Obélix: Le Combat des chefs

Et si Alain Chabat avait trouvé une nouvelle fois la potion magique pour réussir une adaptation d’Astérix? Plus de vingt ans après le carton de Mission Cléopâtre, le réalisateur et scénariste retrouve l'univers d'Uderzo et Goscinny pour une série d'animation produite par Netflix, dévoilée le 30 avril dernier.

Inspirée de l'album Le Combat des chefs, publié en 1966, cette série de cinq épisodes remonte aux origines de nos deux irréductibles Gaulois en explorant leur enfance et les prémices de leur amitié. Mais la menace romaine n’est jamais bien loin.

Alors qu’Aplusbégalix, Gaulois rallié à César, décide de défier le chef Abraracourcix dans un duel pour obtenir le contrôle du village, le druide Panoramix perd la mémoire - et la précieuse recette de la potion magique avec elle - laissant les Gaulois plus vulnérables que jamais.

Fidèle à l’esprit d’Uderzo et Goscinny tout en osant être inventive, la série de Chabat multiplie les clins d’œil et les références actuelles - Disneyland, Pulp Fiction, Marvel, Star Wars, James Bond, Street Fighter et même les Télétubbies… Elle révèle également l'un des secrets les mieux bien gardés de l’univers Astérix: comment Obélix est tombé dans la marmite de potion magique lorsqu’il était petit.

Et Le Combat des chefs ne se contente pas de faire rire. La série touche aussi, en plaçant l’amitié sincère et indéfectible des jeunes Astérix et Obélix au cœur du récit. Un scénario à double lecture qui plaira aussi bien aux adultes qu’aux plus jeunes.

Astérix & Obélix: Le Combat des chefs d'Alain Chabat. Saison 1 (5 épisodes), sortie en avril 2025. Disponible sur Netflix.

Estelle Aubin, Sophie Hienard et Carla Loridan