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Village People: l'un des membres du groupe affirme que "Y.M.C.A." n'est pas "un hymne gay"

Victor Willis lors d'une prestation des Village People, à Beverly Hills, le 26 septembre 2017

Victor Willis lors d'une prestation des Village People, à Beverly Hills, le 26 septembre 2017 - Kevin Winter - Getty Images North America - Getty Images via AFP

Victor Willis, membre de la formation et co-auteur de la chanson, annonce qu'il poursuivra en justice les organes de presse qui lui prêtent un double-sens sur des lieux de rencontres homosexuelles.

Le public se fourvoie-t-il depuis 45 ans au sujet des paroles de Y.M.C.A.? Cette chanson emblématique du groupe américain Village People n'aurait, contrairement à une perception répandue, rien d'un hymne gay. C'est ce qu'affirme Victor Willis, co-auteur du morceau et membre du groupe, dans un message publié lundi 2 décembre sur Facebook.

"Il a souvent été dit, surtout ces derniers temps, que 'Y.M.C.A.' serait un hymne gay", écrit l'artiste de 73 ans.

"Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises dans le passé, c'est une fausse supposition qui vient du fait que mon co-auteur était gay, de même que certains membres de Village People (mais pas tous), et que le premier album de Village People parlait très clairement de la vie gay."

Symbole queer de la musique populaire

Y.M.C.A. est un extrait du troisième disque du groupe, Cruisin', sorti en 1978. Ce boy's band-phare des années 1970-1980 était composé de six chanteurs costumés, chacun incarnant un personnage stéréotypé de l'imaginaire homoérotique (un cowboy moustachu, un plombier à la chemise ouverte, un motard en cuir et harnais...).

Outre leur esthétique suggestive, les Village People ont été érigés au rang d'icônes gays avec des tubes aux paroles - et aux titres - équivoques: In The Navy, Macho Man... et Y.M.C.A..

Des lieux de rencontre

"Y.M.C.A." est l'acronyme de Young Men’s Christian Association, un mouvement de jeunesse chrétien créé à Londres à la fin du XIXe siècle. Présent dans de nombreuses régions du monde, il met des lieux de sport et d'hébergement à disposition des jeunes hommes. Mais ces lieux sont aussi réputés pour une toute autre utilisation...

"J'ignorais que les Y.M.C.A. servaient de lieux de rencontres homosexuelles lorsque j'ai écrit les paroles", a assuré Victor Willis sur Facebook.

"De fait, j'ai écrit Y.M.C.A. au sujet de ce que je savais de ceux qui étaient localisés à San Francisco: des lieux pour nager, jouer au basket-ball, faire de l'exercice, et où trouver de la nourriture et des chambres pour pas cher", a-t-il poursuivi, insistant sur le fait que l'idée d'un double-sens homosexuel était "totalement fausse".

Vers des poursuites?

Victor Willis a annoncé, en outre, qu'il prendra des mesures judiciaires face à cette interprétation qu'il assure trompeuse:

"Puisque j'ai écrit ces paroles, et que je sais de quoi elles parlent vraiment, à partir de janvier 2025 mon épouse poursuivra en justice tous les organes de presses (...) qui présenteront Y.M.C.A. comme un hymne gay, que ce soit dans leurs titres ou bien qu'ils le suggèrent (...).

"Néanmoins, le fait que des gays considèrent cette chanson comme leur hymne ne me dérange pas", a-t-il ajouté.
https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV