Stephan Eicher a réalisé des chansons de 30 secondes pour que son label ne puisse pas les vendre

Stephan Eicher en 2015 - Jacques Demarthon - AFP
Pendant des années, Stephan Eicher a été en conflit avec son label Barclay, filiale d'Universal Music. Aujourd'hui, l'artiste est toujours dans le giron d'Universal, mais chez Polydor. C'est au sein de ce label qu'il a publié l'album Hüh!, en février dernier, et qu'il vient de sortir un nouvel opus, Homeless Songs. Mais avant ces deux disques, Stephan Eicher a usé d'un stratagème pour produire l'album qu'il devait à Barclay, tout en s'assurant qu'il ne leur rapporterait rien. Le chanteur détaille sa ruse dans une vidéo du média suisse RTS info:
"Ils ont diminué le budget de 60%. J'ai eu l'idée de dire 'Dans le contrat c'est écrit 12 chansons, mais ce n'est pas écrit quelle longueur elles doivent avoir.' J'ai dit: 'Si un disque est de 30 minutes normalement, 60% de moins disons (que c'est) 10 à 12 minutes. Ça veut dire que je vais faire 12 chansons de 1 minute."
Album invendable
Et de pousser le vice encore plus loin: "J'ai commencé à les réduire à 30 secondes, parce que dans le temps on pouvait acheter des chansons sur Apple (...) et on avait 30 secondes gratuites à écouter. Je me suis dit 'Je fais un disque sur lequel chaque chanson fait 30 secondes, (ce qui) veut dire que ma maison de disque ne peut même pas le vendre, il est tout de suite gratuit'."
Le produit fini restera confidentiel: Stephan Eicher a décidé de le garder pour lui. "Je n'ai pas sorti ce disque parce qu'il était trop amer", explique-t-il. "Je ne veux pas faire des choses amères, la vie est trop courte pour faire des choses amères."