Piñata à l'effigie d'élus RN: Médine répond à la polémique

Le rappeur Médine le 24 mars 2023 participe à une manifestation avec les employés en grève de Totalenergies devant la raffinerie de Gronfreville-l'Orcher, - Lou Benoist - AFP
"La violence elle est de leur côté". Mis en cause par l'extrême droite après avoir collé les visages d'élus du RN et d'un cadre de Reconquête sur une piñata lors d'un concert à Agen le 8 avril dernier, le rappeur Médine a répondu à la polémique au micro du Mouv', lundi.
"J'ai le sentiment d'avoir bien accompli mon travail, parce que c'est précisément des gens que je débusque, dont je mets les contradictions en évidence dans mes morceaux depuis une vingtaine d'années, qui se mobilisent aujourd'hui pour tenter de faire interdire mes concerts et de me priver de ma liberté d'expression."
Fléchettes et Piñata
Avant l'épisode de la piñata, Médine avait publié, en réponse à une pétition demandant l'annulation de son concert à Albi, une vidéo où il lançait des fléchettes sur les portraits du député RN du Tarn Frédéric Cabrolier et du maire LR de Lavaur (Tarn) Bernard Carayon. Tous deux s'étaient opposés à sa venue à Albi pour "risque de troubles à l'ordre public". Les deux hommes politiques disent avoir porté plainte.
Marine Le Pen a elle aussi dénoncé les "menaces du rappeur islamiste". "C’est un véritable appel à la violence et à la haine! La Justice doit désormais se saisir au plus vite pour faire condamner ces ignominies", a tweeté la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.
"La violence elle est de leur côté", souligne le rappeur. "Elle n'est pas du tout dans quelqu'un qui est en train de jouer aux fléchettes dans une salle culturelle de concert".
Il rappelle que l'un des membres du groupuscule identitaire qui a lancé la pétition a été condamné pour avoir violenté deux étudiants qui collaient des autocollants de la CGT devant la salle de concert.
Le rappeur de 40 ans est fréquemment pris pour cible par l'extrême droite, à laquelle il répond sans concession.
"Je n'ai pas l'intention d'abandonner le combat"
"On m'attribue toujours une proximité avec le milieu islamiste parce que j'ai participé à des conférences où ces gens étaient programmés", répond Médine sur le Mouv, assurant qu'il s'agit "encore une fois (...) d'essayer de discréditer de disqualifier toute personne musulmane qui s'exprime dans le débat public et de la criminaliser".
Face aux demandes d'interdiction de la part d'élus de de droite et d'extrême droite, Médine n'a pas compte pas céder.
"Je n'ai pas l'intention d'abandonner le combat. Quand je me trouve face à une municipalité du Rassemblement national qui tente de me faire interdire, je pense surtout au fait que si je perds cette bataille, beaucoup de personnes seront dans la même situation dans très peu de temps pour d'autres idées", déclare-t-il encore au micro du Mouv'.