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Frances Bean Cobain évoque son père Kurt et Nirvana pour la première fois

Frances Bean Cobain, fille de Kurt Cobain et de Courtney Love.

Frances Bean Cobain, fille de Kurt Cobain et de Courtney Love. - Gabriel Bouys - AFP

Elle a produit le film documentaire sur la vie de son père, Kurt Cobain: Montage of Heck, en salles le 4 mai prochain. Frances Bean Cobain évoque Kurt, l'icône grunge, son père, pour la première fois dans le magazine Rolling Stone.

Héritière malgré elle du mouvement grunge incarné par son père, Frances Bean Cobain sort aujourd'hui de l'ombre. A l'occasion de la sortie du documentaire Kurt Cobain: Montage of Heck, qu'elle a produit, la jeune femme s'est confiée pour la première fois au magazine Rolling Stone. Elle y parle avec lucidité, de Kurt, sacrifié sur l'autel de la célébrité, de Nirvana, et de Montage of Heck.

> Kurt Cobain, "27 ans pour toujours"

Frances n'avait que 20 mois lorsque son père s'est suicidé, à l'âge de 27 ans. Elle porte pourtant sur lui, et sur son rapport à la musique et la célébrité, un regard lucide. "Kurt est arrivé à un point où il a fini par sacrifier tout ce qu'il était pour son art, parce que c'est ce que le monde attendait de lui", livre-t-elle ainsi. "Il voulait que son groupe soit célèbre, mais il ne voulait pas être la voix de toute une p**** de génération".

"Même s'il est mort de la façon la plus horrible qui soit, il y a cette mythologie et ce romantisme qui l'entourent, parce qu'il a 27 ans pour toujours. (...) Kurt a accédé au statut d'icône parce qu'il ne vieillira jamais". La fille de l'icône grunge a d'ailleurs demandé à Brett Morgen, le réalisateur de Montage of Heck, de ne pas trop s'appesantir sur cet aspect, sur le romantisme et la "mythologie Kurt".

Mais Frances Bean est également une jeune fille qui a grandi avec un père à la fois encombrant mais absent. "En réalité, s'il avait vécu, j'aurais eu un papa. Et ça aurait été une expérience incroyable", lâche-t-elle. "Mais je sais grâce aux vidéos et aux lettres que Kurt m'a écrites... que mon papa m'aimait". Brett Morgen a d'ailleurs expliqué à Vanity Fair en janvier dernier, "je pense que c'était important pour elle de voir à quel point son père l'aimait, et il l'aimait beaucoup", pour justifier son choix d'inclure certaines scènes de famille dans le film.

> Nirvana, "je n'aime pas tellement"

Frances Bean n'est pas très fan de Nirvana. "Je n'aime pas tellement Nirvana", confie-t-elle ainsi à Rolling Stone. "Je préfère Mercury Rev, Oasis, Brian Jonestown Massacre. Je ne m'intéresse pas à la scène grunge".

"Territorial Pissing est une foutue bonne chanson", concède-t-elle pourtant. "Et Dumb, je pleure à chaque fois que j'entends cette chanson. C'est une version très dépouillée de la perception que Kurt avait de lui-même. De lui sous l'effet de la drogue, ne se sentant pas à la hauteur d'être proclamé 'la voix d'une génération'".

> "C'est drôle, les gènes"

De lui, elle a ce regard transparent et intense. Mais pas seulement. A tel point que les anciens membres de Nirvana en sont troublés quand ils la voient. Frances Bean Cobain raconte ainsi une rencontre avec Dave Grohl, Krist Novoselic et Pat Smear.

"C'est drôle, les gènes. Dave, Krist et Pat sont venus un jour me rendre visite chez moi. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient depuis longtemps. Et ils ont eu ce que j'appelle 'le flip Kurt Cobain', c'est à dire que quand ils me voient, ils voient Kurt. Ils me regardent, et on sent qu'ils regardent un fantôme. Ils se tapaient tous un gros coup de "flip Kurt Cobain'. Dave a dit 'elle ressemble tellement à Kurt'. Il se parlaient entre eux, ressassant de vieilles histoires que j'avais entendues un million de fois. J'étais assise sur une chaise, enchaînant les cigarettes, le regard baissé, style je m'ennuie". "Tu fais exactement ce que ton père aurait fait", lui ont-il dit en partant.

Magali Rangin
https://twitter.com/Radegonde Magali Rangin Cheffe de service culture et people BFMTV