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"C’est pas un honneur d’avoir un fan comme Ben Laden": Enrico Macias raconte une étonnante anecdote

Enrico Macias, en novembre 2012 à Paris.

Enrico Macias, en novembre 2012 à Paris. - AFP

À l'occasion d'un entretien accordé au podcast Legend, le chanteur a confirmé que l'ancien chef d'Al-Qaida avait des cassettes audio de ses chansons dans sa planque en Afghanistan.

Il y a des fans dont on aimerait mieux se passer. Le chanteur français Enrico Macias a confié dans le podcast Legend, animé par Guillaume Pley et diffusé le 17 août dernier, que l'ancien leader d'Al-Qaida Ben Laden détenait des cassettes audio de ses chansons dans sa planque à Kandahar, en Afghanistan. Celles-ci ont été retrouvées après sa mort au Pakistan en 2011.

C'est un journaliste de la BBC qui a appris la nouvelle au chanteur il y a quelques années. "J’y ai pas cru au début, j’ai cru que c’était un gag", raconte l'interprète des Filles de mon pays dans le podcast. À côté de ces fameuses cassettes, se trouvaient notamment (et toujours aussi étonnant) des discours de Gandhi.

"Ce n’est pas un grand honneur pour moi d’avoir un fan comme Ben Laden. Parce que je ne suis pas fan de lui", affirme Enrico Macias.

Déjà, en 2015, Enrico Macias confiait sa "gêne" et sa "surprise" à ce sujet sur Franceinfo. Il ne voulait d'ailleurs pas vraiment croire à cette information. "L'homme responsable des attentats du 11-Septembre qui écoute celui qui chante Enfants de tous pays, ce serait bizarre", observait-il à l'époque.

Et de renchérir: "Parmi les règles mises en place par Oussama Ben Laden, il était interdit d'écouter de la musique, ça m'étonnerait donc qu'il ait mes CD". Mais "si c'est le cas, mes chansons ne l'ont pas empêché de commettre des atrocités".

"Une hérésie"

De son côté, Flagg Miller, l'expert en littérature et culture arabe qui a écouté les 1.500 cassettes retrouvées dans la planque d'Oussama Ben Laden, analysait dans un article publié sur la BBC: "Je crois que cette collection de chansons françaises révèle à quel point les Arabes-Afghans de Kandahar parlaient des langues étrangères et avaient vécu des expériences à l'étranger. Ces chansons suggèrent que quelqu'un, à un moment de sa vie, a apprécié les titres de ce juif pied-noir (Enrico Macias) et aurait continué à les apprécier alors que (...) les écouter pouvait être considéré comme une hérésie".

Dans un enregistrement publié sur le site de la BBC, on peut même entendre un extrait de la chanson Les Gens du Nord d'Enrico Macias au beau milieu d'un discours du chef du groupe terroriste.

Estelle Aubin