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"The Apprentice": pourquoi ce biopic de Donald Trump fait polémique

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Ce biopic consacré aux jeunes années new-yorkaises de Donald Trump brosse le portrait sans concession d'un homme d'affaires aux ambitions sans limites. Un film qui déplaît au camp républicain.

À moins d'un mois de la présidentielle américaine, The Apprentice, biopic consacré aux jeunes années new-yorkaises de Donald Trump, brosse le portrait sans concession d'un homme d'affaires aux ambitions sans limites.

Le film sort en France mercredi et aux États-Unis vendredi, dans la dernière ligne droite de l'une des campagnes électorales à l'issue la plus incertaine de l'histoire des États-Unis, où le républicain tente de reprendre les clés de la Maison Blanche face à la démocrate Kamala Harris.

Mais c'est aux jeunes années du milliardaire, dans les décennies 1970-1980, que s'intéresse The Apprentice, titre inspiré d'un show télé qu'il présentait. D'abord dépeint en arriviste un peu naïf, Donald Trump (Sebastian Stan de Captain America) se départit de ses principes à mesure qu'il découvre les ficelles du pouvoir aux côtés de son mentor, l'avocat Roy Cohn (Jeremy Strong de Succession), étroitement associé au maccarthysme et à la mafia new-yorkaise.

"Attaquer, attaquer, attaquer", "ne jamais rien admettre": Trump va s'approprier les maximes de Roy Cohn et profiter de son carnet d'adresses fourni, avant de l'abandonner à son sort, malade du sida.

Comprendre Trump

Pour se préparer à incarner l'homme d'affaires, ancien président des États-Unis et candidat à la présidentielle américaine, Sebastian Stan raconte avoir dévoré toutes les interviews qu'il trouvait, toutes les vidéos et les enregistrements de Trump de la fin des années 1970 au début des années 1980.

Il écoutait ça "non stop", au volant, en marchant, en faisant ses courses ou "dans sa salle de bain", a-t-il raconté à l'AFP lors du dernier Festival de Cannes, où le film était en compétition. Pour ce il a dû prendre des kilos, même si dans certaines scènes il porte des prothèses.

C'est dans les scènes où Donald Trump se révèle le plus humain que le jeu a été le plus délicat. Pour Stan, "la scène la plus compliquée" a été celle dans laquelle son personnage pleure la perte de son frère aîné Freddy, mort d'alcoolisme à 42 ans. Il dit avoir compris "le comportement et la personnalité" de Trump en préparant ce film.

"Diffamation purement malveillante"

Le scénario, signé Gabriel Sherman, journaliste qui suivait le marché immobilier new-yorkais et échangeait régulièrement avec Trump au début des années 2000, est sans concession.

Dans une scène, on voit Trump violer sa première épouse, Ivana. Dans les faits, Ivana a bien accusé son ex-mari de viol lors de leur procédure de divorce, avant de retirer ses accusations.

On le voit également prendre des pilules d'amphétamines ou subir une liposuccion et une chirurgie pour masquer la perte de ses cheveux.

Des scènes qui ont suscité la colère de Donald Trump, dont l'équipe a promis de poursuivre en justice les producteurs, dénonçant une "diffamation purement malveillante". Steven Cheung, porte-parole de la campagne Trump, a dénoncé de son côté "une pure fiction qui fait du sensationnalisme avec des mensonges démentis depuis longtemps".

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse avec AFP Journaliste BFMTV