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Procès de Gérard Depardieu: "plus personne ne mettra un euro dans un projet avec lui", selon ce critique de cinéma

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À quelques heures de l'ouverture du procès de Gérard Depardieu, ce lundi 24 mars, pour agressions sexuelles, le critique cinéma du Monde Samuel Blumenfeld, revient pour BFMTV sur le cas de l'acteur.

"Depuis 2023, il est acté avec les diffuseurs de manière ouverte ou cachée: plus personne ne mettra un euro dans un projet avec Gérard Depardieu", souligne le critique cinéma du Monde Samuel Blumenfeld, invité sur le plateau de BFMTV ce mardi. L'acteur, accusé d'agressions sexuelles sur deux femmes lors d'un tournage, est jugé à partir de ce lundi à Paris.

Samuel Blumenfeld est l'auteur d'une enquête sur Gérard Depardieu, publiée dans les pages du Monde en 2023, puis sous la forme d'un livre en 2024. "Quand j'ai commencé cette enquête avec ma consœur Raphaëlle Bacqué, à chaque fois qu'on rencontrait quelqu'un, presque systématiquement, on entendait les mêmes choses: 'Gérard il est comme ça, oui', 'il met toujours ses mains, Gérard', 'il est très rabelaisien, Gérard'".

Pour le critique cinéma, ces affaires-là, "Gérard Depardieu s'en prenant à une costumière, une régisseuse", il y en a depuis les années 1980, lorsque l'acteur était au sommet de sa popularité.

"Une star de cinéma peut tout se permettre"

"Gérard Depardieu est une star de cinéma. Une star de cinéma, parmi ses attributs, il y a le fait que sur un plateau de cinéma, sur un film, tout repose sur ses épaules", pousuit Samuel Blumenfeld. Et quand nous parlons de Gérard Depardieu, ce n'est pas rien. Durant toutes les années 1980, l'industrie du cinéma français reposait en partie sur ses épaules."

"Sur un plateau, une star de cinéma peut tout se permettre, parce que le film ne peut pas à aller à son terme s'il s'en va." "C'est presque l'histoire du cinéma. Une star de cinéma est quelque part hors-la-loi. Si elle souhaite être hors-la-loi, on lui pardonne ses comportements", regrette encore Samuel Blumenfeld, interrogé sur les dysfontionnements de cette industrie.

Aujourd'hui, de telles pratiques sont dénoncées. C'est la "grande césure sociétale", le mouvement #metoo, qui a permis la fin d'une certaine impunité.

L'audience doit débuter à 13h30 et se poursuivre au moins mardi devant le tribunal correctionnel. Le prévenu de 76 ans ne s'y était pas présenté en octobre dernier, son avocat invoquant les suites d'un quadruple pontage coronarien et un diabète amplifié par le stress du procès à venir.

Figure du cinéma français connue dans le monde entier, Gérard Depardieu a été accusé de comportements identiques par une vingtaine de femmes mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits.

Magali Rangin