La Belle saison, un Brokeback Mountain au féminin dans la France des années 1970

Le dernier long métrage de Catherine Corsini sort mercredi dans les salles. "La Belle saison" raconte l'histoire d’amour touchante de deux femmes, dans la France des années 1970, brillamment interprétée par Cécile de France et Izïa Higelin.

La Belle saison est une histoire d'amour dans la France de 1971 entre deux femmes engagées, incarnées par Cécile de France et Izïa Higelin. La réalisatrice Catherine Corsini y revisite l'énergie féministe des années 1970, pour mieux parler de la société d'aujourd'hui "C'est un film sur le courage", explique-t-elle à BFMTV.

La réalisatrice voulait montrer que le combat pour le droit des femmes était "quelque chose de merveilleux". "J'avais envie de faire un film en criant, dire qu'on pouvait vivre différemment", poursuit celle qui a été "très marquée" par les manifestations contre le mariage gay.

"Une histoire d'amour avant tout"

La cinéaste de 59 ans, qui avait déjà abordé l'homosexualité dans Les Amoureux ou La Répétition notamment, n'élude pas une part d'autobiographie dans l'histoire de Delphine (Izïa Higelin), fille de fermiers qui a du mal à assumer son homosexualité et décide d'aller à Paris pour gagner son indépendance. Elle rencontre Carole (Cécile de France), militante active des débuts du féminisme, en couple avec Manuel.

Le film décrit une époque impertinente, pleine d'humour et d'énergie mêlant le politique et l'intime. Pour faire revivre les premiers temps du Mouvement de libération des femmes (MLF), la réalisatrice s'est beaucoup documentée, partant notamment de la figure de Carole Roussopoulos, première vidéaste à avoir filmé les luttes des femmes et amie de l'actrice Delphine Seyrig. Elle a également rencontré plusieurs féministes et réuni un matériau écrit et filmé, dont elle s'est inspirée pour ses personnages.

"Un peu un Brokeback Mountain"

Catherine Corsini a pensé très tôt à Cécile de France, qui a hésité un temps car elle avait déjà interprété plusieurs femmes homosexuelles, de L'Auberge Espagnole à Sœur Sourire.

L'actrice estime finalement que c'est important que "les minorités, que les lesbiennes, puissent s'identifier à des personnages". "C'est un peu un Brokeback Mountain", résume-t-elle tout en rappelant qu'il s'agit avant tout d'une "histoire d'amour universelle".

K. L. avec Gwladys Laffitte