James Cameron estime que l'IA "ne remplacera jamais" les humains

Alors que le troisième volet ultra-attendu d'Avatar sortira en décembre, le cinéaste, grand amateur de nouvelles technologies, s'est montré confiant sur l'utilisation de l'IA dans l'industrie.

Visionnaire ou juste optimiste? Dans une longue interview accordée le 26 septembre à Variety, le réalisateur oscarisé James Cameron, fin connaisseur des nouvelles technologies, a évoqué son rapport aux effets spéciaux et à l'intelligence artificielle. N'ayant pas peur du futur, le cinéaste de Titanic et Avatar a estimé que "l’IA générative ne remplacera jamais l'humain derrière".

"Nous avons absolument besoin de nos artistes. Ce sont les artistes qui gardent le contrôle du processus, n'est-ce pas?", insiste celui qui a révolutionné la 3D et les VFX, et qui a déjà acquis des parts dans une société spécialisée dans l'IA.

Tout l'enjeu, pour lui, est alors de transmettre "la culture de la créativité et de la précision" à ses pairs et aux équipes techniques, bien plus expertes que lui sur ce plan-là. De les former, donc.

"Culture créative"

"Je ne veux pas d’une culture uniquement technique, mais d’une culture créative, précise-t-il. Quand je parle aux superviseurs de séquence, aux animateurs, aux lighters, je leur demande: qu’est-ce qui compte le plus dans ce plan, et pourquoi? Quelle est sa fonction narrative? Qu’est-ce qu’on raconte avec ça? Ne pensez pas en plans, pensez en flux. Pourquoi ce plan existe-t-il?"

Collaborant intimement avec les équipes techniques, James Cameron passe donc ses journées, en studio, à "quantifier l’infiniment petit". Il détaille: "Je regarde un plan VFX et je dis: 'OK, tu vois la manière dont son pied écrase cette fougère et la façon dont elle se replie, je n’y crois pas. Re-simulez-moi ça. Et ça ne s’arrête jamais. Chaque détail, chaque brin d’herbe, chaque flammèche, chaque interaction de lumière… On est dans la micro-observation permanente."

Le cas Tilly Norwood

Des propos qui ont été enregistrés par le journal spécialisé quelques jours avant que la première actrice entièrement créée par l'IA, Tilly Norwood, n'ait soulevé la polémique et indigné Hollywood en début de semaine. Une partie de la profession craint en effet d'être remplacée par cette nouvelle technologie.

Déjà, en 2023, de nombreux acteurs étaient montés au créneau et avaient paralysé Hollywood lors de vastes grèves, en partie pour cette même raison.

En attendant de trancher cette épineuse question, James Cameron sortira en salles le 17 décembre prochain le troisième opus de la saga, Avatar: de feu et de cendres, dont les deux premières bandes-annonces révélées ces derniers mois promettent à nouveau du grandiose et de l'épique. Et des effets spéciaux à la pointe de la technologie.

Estelle Aubin