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Cinéma

Du Mépris à Habemus Papam, les grands rôles de Michel Piccoli

Michel Piccoli et Brigitte Bardot dans Le Mépris, de Jean-Luc Godard.

Michel Piccoli et Brigitte Bardot dans Le Mépris, de Jean-Luc Godard. - Lions Gate Home Entertainment

Il a tourné pour les plus grands cinéastes, de Godard à Buñuel, Renoir, Resnais, Chabrol, Demy, Varda, Lelouch et Sautet. Voici quelques-uns de ses plus grands films.

Michel Piccoli vient de s'éteindre à l'âge de 94 ans. Il laisse derrière lui une impressionnante filmographie, riche de plus de 200 films et de pas mal de chefs-d'oeuvre. Certains ont marqué l'histoire du cinéma et parfois même la société. Michel Piccoli, jamais couronné d'un César, a pourtant tenu de très grands rôles sous la direction de très grands cinéastes, de Godard à Buñuel, en passant par Renoir, Resnais, Chabrol, Demy, Varda, Lelouch ou Sautet. Voici quelques-uns de ses rôles les plus emblématiques.

Le Mépris,1963

En 1963, Jean-Luc Godard porte à l'écran le roman d'Alberto Moravia. La Villa Malaparte, le soleil de Capri, la photographie, la musique de Georges Delerue (Le Thème de Camille), Brigitte Bardot - "Tu les trouves jolies mes fesses?" - et Michel Piccoli en font un film devenu culte, l'un des plus connus de Jean-Luc Godard, avec A bout de souffle et Pierrot le fou.

Brigitte Bardot a rendu hommage à Michel Piccoli ce lundi, avec humour, écrivant: "Il avait du talent, de l'humour, et "il aimait mes fesses". Nous avons interprété Le Mépris mais partagé une grande estime réciproque. Les derniers embruns de 'Nouvelle vague' l'ont emporté me laissant seule sur 'la plage abandonnée'."

Le journal d'une femme de chambre, 1964

Michel Piccoli tournera trois fois pour Luis Buñuel. Le journal d'une femme de chambre, tiré du roman d'Octave Mirbeau, est leur première collaboration. Suivront Belle de jour, avec Catherine Deneuve, adapté du roman de Joseph Kessel, et Le charme discret de la bourgeoisie en 1972.

Les Demoiselles de Rochefort, 1967

En 1967, Michel Piccoli est dans les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, au côté de Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, George Chakiris (qui a joué, comme Piccoli, l'année précédente, un petit rôle dans Paris brûle-t-il?) et Jacques Perrin. La musique de Michel Legrand est nommée aux Oscars en 1969. Comme les autres acteurs, à l'exception de Danielle Darrieux, Michel Piccoli est doublé pour les parties chantées.

Les Choses de la vie, 1970

Les Choses de la vie - l'histoire d'un homme victime d'un accident de la route, qui se remémore sa vie - est premier film de Claude Sautet avec Piccoli et le début d'une longue collaboration. On le retrouvera dans César et Rosalie (où Piccoli n'est que narrateur), Max et les ferrailleurs - également avec Romy Schneider - et Vincent, François, Paul... et les autres, avec Yves Montand, Serge Reggiani et Gérard Depardieu.

La Grande Bouffe, 1973

En 1973, Michel Piccoli joue dans La Grande Bouffe de Marco Ferreri, avec Marcello Mastroianni, Philippe Noiret, Ugo Tognazzi et Andréa Ferréol. L'histoire de cette bande de copains qui mangent jusqu'à en mourir, bouscule la société française et fait scandale à Cannes. Et Piccoli rapportera plus tard cette anecdote: un employé de la SNCF lui dit un jour dans une gare: "Mon pauvre monsieur, c'est terrible votre métier! Dire que maintenant vous n'aurez plus de travail..."

Milou en mai, 1990

En 1990, chez Louis Malle, Michel Piccoli est le Milou de son film - au coeur d'une houleuse réunion de famille bourgeoise, avec mai 68 en toile de fond, avec Miou-Miou, Michel Duchaussoy et Bruno Carette.

La Belle Noiseuse, 1991

Le film de Jacques Rivette et le rôle du peintre Edouard Frenhofer, offriront à Michel Piccoli sa quatrième et dernière nomination au César - après Une étrange affaire, La Diagonale du fou et Milou en mai. Une reconnaissance que Michel Piccoli n'obtiendra jamais. 

Habemus Papam, 2011

En 2011, Nanni Moretti offre à Michel Piccoli, le rôle d'un pape fugueur, son dernier grand rôle au cinéma.

Magali Rangin