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"Doux Jésus", "Sister Act": pourquoi les nonnes font de bons personnages de comédie

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Véritables figures de comédie - de Sister Act à Juste Ciel! - les nonnes sont de retour au cinéma. Isabelle Nanty est à l'affiche de Doux Jésus, une comédie mettant en scène des religieuses.

Malgré son image austère, la nonne est depuis longtemps un personnage de comédie très apprécié du public. De sœur Clotilde (France Rumilly) dans Le Gendarme de Saint Tropez en 1964 à sœur Marie-Clarence (Whoopi Goldberg) dans Sister Act en 1992, la figure de la religieuse a fait hurler de rire plusieurs générations de spectateurs et de spectatrices.

Dernier exemple en date: Doux Jésus, une comédie avec Isabelle Nanty et Marilou Berry sortie ce mercredi 9 avril. Preuve de l'attachement du public français au personnage de la nonne, ce film familial, en salles pour les vacances de printemps, a déjà séduit près de 30.000 spectateurs lors de son premier jour d'exploitation.

"Quand on écrit des comédies, on essaye de chercher une arène qui peut être prétexte à la comédie. Mon idée était de trouver un personnage et de le sortir de son milieu pour lui faire découvrir le monde, un peu comme dans Hibernatus. Un couvent, ça s'y prêtait parfaitement", explique à BFMTV le réalisateur Frédéric Quiring.

Dans Doux Jésus, Marilou Berry joue sœur Lucie, une religieuse échappant à son couvent pour retrouver son premier amour. Après 20 années consacrées à Dieu, celle-ci décide de retrouver ce garçon qu'elle a connu à l'adolescence, et qui est maintenant accusé à tort d'être un braqueur de banques.

Un monde très différent

Sa mère supérieure, incarnée par Isabelle Nanty, part à ses trousses pour la remettre sur le droit chemin. Mais sœur Lucie entame une aventure extraordinaire qui va mettre sa foi à l'épreuve et la confronter au monde d’aujourd’hui plein de surprises et de tentations...

Si des films comme Mon curé chez les nudistes est culte, et si L'Embarras du choix contient un mémorable caméo de Franck Dubosc en pasteur écossais, les nonnes fascinent davantage les réalisateurs de comédie que les prêtres. Et ce depuis longtemps, comme en témoigne la délirante sitcom des années 1960 La Sœur volante. Et la figure de la nonne inspire toujours, comme dans Juste ciel! (2023) avec Valérie Bonneton.

"Ce sont des femmes qui vivent en dehors de la société, en autarcie. Elles ont un regard sur le monde qui est très différent du nôtre", analyse Frédéric Quiring. "Et on ne sait pas trop ce qui se passe derrière ces murs. Il y a un mystère, lié aussi à cette idée de virginité, de femmes qui vouent leur vie au seigneur..."

Pour Isabelle Nanty, qui a déjà joué une religieuse dans un épisode de Fais pas ci, fais pas ça, la nonne est un redoutable personnage de comédie. "C'est le sérieux de la nonne, et le sérieux de son costume, dans des situations où on ne les aurait jamais imaginé, qui fait marrer."

Nanty élevée par les sœurs

Pour autant, la figure de la religieuse ne la fait pas particulièrement rire hors des tournages. "Petite, du CP à la cinquième, j'ai été élevée chez les sœurs. Ce n'est pas une expérience que j'ai aimé", dit-elle. De quoi appréhender le tournage de Doux Jésus. "Au début, ça ne m'a pas beaucoup amusé de mettre un costume de sœur."

Mais elle a rapidement perçu le potentiel comique du personnage: "C'est intéressant l'uniforme. Dans une communauté, quand tout le monde est habillé pareil, tout d'un coup, la personnalité ressort un peu plus. Alors que l'on pourrait croire que c'est là pour l'atténuer."

Frédéric Quiring a souhaité un costume assez "élégant", pour "mettre en avant" ses comédiennes, afin de leur offrir une liberté de mouvement, nécessaire en comédie. "Mon costume est très poétique", assure-t-il. "Je voulais aussi qu'il soit joli. Car ce n'est pas toujours très ravissant le costume d'une nonne. Je les trouve assez modernes."

Pas plus que Sister Act ou Juste Ciel!, Doux Jésus n'est pas un film sur la religion, insiste encore le réalisateur. "C'est surtout un film sur une femme qui a envie de liberté et se demande si elle a fait le bon choix dans sa vie. Je ne voulais pas faire une comédie sur la religion. La religion divise et moi je voulais un film fédérateur."

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV