Crash d'hélicoptère, dépanneuse lance-missiles... Retour explosif pour "Balle perdue 3" sur Netflix

Le film "Balle Perdue 3" avec Alban Lenoir - Netflix
Un dernier volet sous forme d'apothéose. Balle perdue 3, ultime volet de la franchise française d'action de Netflix, sort ce mercredi 7 mai sur la plateforme de streaming. Un nouvel opus d'une générosité rare, aux scènes d'action qui rivalisent d'inventivité avec celles de Mission Impossible ou Fast and Furious.
"Je ne sais pas si c'est le film le plus spectaculaire qu'on a fait en France - je repense au Boulet avec la scène de la grande roue - mais en termes de générosité, et de durée de scènes d'action, on a fait un gros truc pour la France", se félicite sur BFMTV Guillaume Pierret, le réalisateur de la franchise.
Suite directe des précédents volets, Balle perdue 3 suit Lino (Alban Lenoir), ex-policier à la recherche des responsables de la mort de son mentor Charas. Sorti de prison, il se lance aux trousses d'un policier corrompu, Areski (Nicolas Duvauchelle). Une course-poursuite qui laisse libre cours aux envies pyrotechniques de son réalisateur.
"Il a juste fallu se renouveler dans la créativité des accidents mais aussi des véhicules utilisés", précise Guillaume Pierret. "Je pouvais tourner avec des motos, j'avais plein de nouvelles idées pour des crashs ou des poursuites." Mais la véritable star du film, après la Renault 21 des deux premiers volets, est... une dépanneuse de 6 tonnes.
Un vrai lance-missiles
"Il fallait un autre véhicule symbolique qui puisse être l'extension de Lino. Et c'est ça, une dépanneuse! Elle est censée dépanner mais Lino s'en sert pour tout péter! Même s'il répare un petit peu quand même... C'est un véhicule qui m'intéresse depuis le premier épisode. Je voulais absolument le mettre en scène."
Guillaume Pierret rêvait aussi de "pouvoir crasher un hélico". "C'est le premier truc que je me suis dit quand on a lancé le 3", s'enthousiasme encore Guillaume Pierret. "Mais je ne savais même pas si ça allait rentrer dans le budget. Ou si c'était faisable." Il s'est associé pour cela à David Julienne, petit-fils de la légende Rémy Julienne.
"Mettre ça en œuvre a pris des mois de discussions, avec tous les départements. On a mobilisé une centaine de personnes juste pour ça, des VFX aux SFX, les effets spéciaux de plateau, en passant par les cascadeurs."

Cette séquence, assez longue, met en scène l'affrontement entre un hélicoptère et la dépanneuse. D'un jaune pétant, ce véhicule customisé par Lino est équipé d'un lance-missiles. Un véritable lance-missiles propulsant réellement des feux d'artifice sur l'hélicoptère!
"On n'a pas eu recours aux effets numériques pour tout ce qui concerne la dépanneuse. Les canons sont fonctionnels: ils se déplient et tirent de vrais feux d'artifice!", assure le réalisateur.
"Une pression qu'on aime tous"
Il a en revanche eu recours aux effets numériques pour rajouter des explosions dans la scène. "C'était pour des raisons de sécurité", insiste-t-il. "L'hélico a une chorégraphie prédéfinie. Il faut être sûr que les feux d'artifice tirés ne viennent pas l'endommager ou le crasher avant qu'on n'ait terminé la scène! Ça aurait été con", s'amuse-t-il.
Une vingtaine de voitures a cependant été détruite pour les besoins du tournage. Dans une autre scène marquante, qui a inspiré à Netflix l'affiche du film, un véhicule est propulsé à plusieurs mètres de hauteur depuis une corniche avant de réaliser un tonneau dans les airs et de s'écraser au sol.

La difficulté, pour les scènes d'action, est de trouver un cadre inédit pour les filmer. "Ce qui est intéressant, c'est de filmer les poursuites dans des endroits qui ne sont pas adaptés, comme un parc ou une allée piétonne en plein centre-ville. Mettre en danger les véhicules. Si on reste sur des routes, les décors sont trop répétitifs."
Réaliser ces cascades n'est jamais une science exacte. "On répète autant qu'on peut dans la journée, on serre les fesses et on voit ce qui se passe", résume Guillaume Pierret. "C'est une adrénaline de fou, une pression qu'on aime tous. On ne sait pas du tout ce qui va se produire. Mais le résultat est toujours génial."
Co-écrit avec l'auteur de polars Caryl Férey, l'histoire donne l'impression que l'action, parfaitement imbriquée à la narration, est omniprésente et sans temps mort, comme dans Mad Max Fury Road. "Curieusement, il n'y a pas plus d'action que dans Balle Perdue 2", glisse le réalisateur. "En termes de durée, on a toujours 30 minutes d'action."
Comme Jackie Chan
Et si l'action est effrénée, Guillaume Pierret aime aussi faire durer le suspense. Une longue scène située dans un tramway à toute vitesse oppose Lino à deux sbires. La séquence, qui a nécessité 80 figurants, passe de l'ultraviolence à un humour cartoonesque, comme dans les films de Jackie Chan, Police Story.
"J'ai grandi avec ces films. C'est ce que j'aime voir. Il nous fallait une nouvelle scène de baston à part entière, bien longue, en milieu de film, dans un lieu du quotidien. Ce qui m'intéressait, c'était ce côté très premier degré et hardcore du combat qui tout d'un coup mute en baston à trois comme dans un cartoon", analyse le réalisateur.
"Ce que vivent les personnages est très premier degré, très dur, mais pour nous, spectateurs, c'est très amusant de voir ces trois gars s'affronter sans qu'ils sachent vraiment ce qu'ils veulent", explique Guillaume Pierret, qui a souhaité raconter une histoire "très dure". "Tout peut s'arrêter d'un coup pour les personnages. Dont Lino."
Suivant cette assertion, il n'y aura pas de quatrième volet. "Pour l'instant, c'est fini", assure le réalisateur. Il réfléchit en revanche à son prochain film. Son objectif: aller "toujours dans cette démesure. J'aimerais aller beaucoup plus loin. Ce que j'ai fait dans Balle perdue 3 va être le brouillon de ce que je vais faire dans le prochain."