Cinéma: la fréquentation au plus bas depuis 28 ans

Une scène du film live "Lilo & Stitch", remake du dessin animé de Disney des années 2000 - Disney
Une douche froide pour les salles de cinéma. Lors des six premiers mois de 2025, celles-ci ont cumulé seulement 75,27 millions d’entrées selon les chiffres du CNC dévoilés ce mercredi 2 juillet, en baisse de 12,2 % par rapport à l’année passée (85,72 millions d’entrées). Résultat: ce semestre est le pire depuis 28 ans, hors Covid-19.
Sur cette même période, la part de marché des films tricolores avoisine 40,4 % (contre 46,7 % en 2024) tandis que celle des œuvres américaines s’approche de 32 % (contre 30,6 % en 2024).
Comparaisons douloureuses
Plus spécifiquement, en juin 2025, les salles obscures ont plafonné à 10,85 millions d’entrées, toujours selon les estimations du CNC, soit le pire mois depuis le début de l’année. Le podium est dominé par Lilo & Stitch, suivie de Dragons, Mission impossible - The Final Reckoning et de F1, le film. Le premier long métrage français est La Venue de l’avenir, cinquième.
Surtout, la comparaison par rapport à juin 2024 est particulièrement douloureuse (-23,2 %); celle-ci est néanmoins un peu moins forte qu’en mai 2025 (-24,9 % par rapport à mai 2024). Rappelons que 2024 avait été une année exceptionnelle, avec les succès colossaux de Vice-Versa 2, Un p’tit truc en plus ou du Comte de Monte-Cristo.
Bonne Fête du cinéma
Les Français boudent-ils vraiment les salles de cinéma? Pas si sûr. La 40e édition de la Fête du cinéma, du 29 juin au 2 juillet 2025, opération de promotion où la place est vendue au tarif unique de 5 euros dans toute la France, a permis de boucler en beauté ce mois de juin. Celle-ci a enregistré plus de 3 millions d’entrées, a annoncé ce 3 juillet la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), qui chapeaute l’événement.
Un chiffre néanmoins en recul par rapport aux 4,65 millions d’entrées records de la Fête du cinéma 2024, bien au-dessus de sa moyenne habituelle. À titre de comparaison, les 3 millions d’entrées de cette année égalent le score de 2023, et dépassent même ceux de 2017-2019, période pré-Covid de référence pour le septième art.
"Grâce à une offre de films large et diversifiée, et dans le contexte de températures caniculaires, les Français ont réaffirmé leur plaisir à retrouver leur premier loisir culturel dans la fraîcheur des salles obscures", ont assuré les organisateurs, qui se satisfont des "très bons résultats" de cette édition.
Un pari plutôt réussi pour les superproductions, comme F1 avec Brad Pitt, le film d’horreur M3GAN 2.0, ou le thriller français aux quelque 27,5 millions d’euros de budget 13 jours, 13 nuits, qui avaient cherché à bénéficier de cette exposition avantageuse, en sortant quelques heures avant le début de l’opération.
Retour en force des blockbusters
Mais ces quelques films, auxquels il faut ajouter Lilo & Stitch, Mission impossible - The Final Reckoning, 28 ans plus tard, Elio, Ballerina ou encore Dragons, sortis un peu plus tôt au printemps, ne sont que le début d’une longue série de blockbusters très prometteurs bientôt en salles.
Alors que les superproductions hollywoodiennes avaient cruellement manqué à l’appel l’an passé, en raison notamment des soubresauts du Covid-19 et de la grève des scénaristes à Hollywood en 2023, cette année est partie sur un tout autre rythme: Jurassic World: Renaissance est sorti ce 2 juillet, Superman, Les 4 Fantastiques, premiers pas ou Les Schtroumpfs - le film sont eux dans les starting-blocks.
Un peu plus tard dans l’année, Michael, biopic de Michael Jackson, Zootopie 2, Avatar: Fire and Ash ou Chien 51 côté français, pourraient redonner de vives couleurs aux salles tricolores et compenser le retard accumulé lors du premier trimestre.