Cannes 2025 : qui est Théo Navarro-Mussy, écarté du festival après des accusations de violences sexuelles ?

L'affiche du 78e festival de Cannes, déployé sur la façade du palais des Festival, le 11 mai 2025. - Valery HACHE / AFP
Une décision inédite à l'échelle du festival. Selon une information publiée par Télérama ce mercredi 14 mai, l'acteur français Théo Navarro-Mussy a été écarté de la présentation du long-métrage Dossier 137 de Dominik Moll, en compétition officielle lors de cette 78e édition, après des accusations de violences sexistes et sexuelles de la part de trois anciennes compagnes.
Si les plaintes devant la justice ont été classées sans suite, les trois plaignantes ont déclaré vouloir se constituer partie civile. Poussant le délégué général du festival Thierry Frémeaux, prévenu quelques jours avant le début des projections par l'Association des acteur.ices (ADA), à exclure le comédien du tapis rouge.
Théo Navarro-Mussy, originaire de Paris et formé à l'École supérieure de comédiens par l'alternance (ESCA) du Studio-théâtre d'Asnières ainsi qu'au célèbre Cours Florent, a connu jusqu'ici une ascension sans accroc.
Des planches aux plateaux de tournage
C'est sur les planches que l'acteur, aujourd'hui âgé de 34 ans a commencé son parcours, auprès du metteur en scène Tigran Mekhitarian, participant aux réadaptations contemporaines de Molière avec Les Fourberies de Scapin entre 2015 et 2020 et L'Avare, en 2019.
Passionné de sport comme le basket ou le rugby, Théo Navarro-Mussy se forme à la danse auprès de chorégraphes comme Jean-Marc Hoolbecq et dans la pièce musicale Rabelais, mise en scène par Hervé Van Der Meulen.
Le réalisateur Thomas Lilti le repère pour l'adaptation en série TV de son long-métrage Hippocrate, où il interprète Igo Jurozak, un interne des urgences de l'hôpital Poincaré, où se déroule l'intrigue. Après de brèves apparitions dans la première saison, son personnage gagne en importance dans la saison 2 pour traiter du mal-être des soignants.
Promesses au cinéma
Fort de son succès télévisuel, Théo Navarro-Mussy multiplie les apparitions dans plusieurs séries, comme Grand Palais chicha lounge sur France TV Slash, Irrésistible sur Disney+ face à Camélia Jordnana, ou encore la mini-série Au fond du trou, diffusée sur la plate-forme numérique d'Arte depuis le 8 avril dernier. Il est enfin au casting de Génération Alpha, évoquant le militantisme écologique, attendu prochainement sur France TV Slash.
Cette ascension le mène jusqu'au grand écran, où Thomas Lilti lui réitère sa confiance en l'intégrant au casting prestigieux de son film en milieu scolaire, Un métier sérieux. Il joue alors le rôle de Sofiane, un professeur d'EPS, aux côtés de Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos et François Cluzet.
Il fait ensuite du policier son genre de prédilection, d'abord dans un registre comique dans Les Rois de la piste de Thierry Klifa, puis dans Un Homme en fuite de Baptiste Debraux, avec Léa Drucker.
Il la retrouve dans Dossier 137, de Dominik Moll (auteur de La Nuit du 12, César du meilleur film en 2023), en lice pour la Palme d'or cette année à Cannes. Le long-métrage suit une agente de l'IGPN, chargée de faire la lumière sur des violences policières perpétrées dans des circonstances troubles.
Plainte pour "viols, violences physiques et morales"
Sur le plan judiciaire, le comédien est visé par une plainte commune de trois femmes pour "viols, violences physiques et morales" commis "en 2018, 2019 et 2020", soit au moins quatre ans avant le début du tournage de Dossier 137.
Cette plainte a été classée sans suite en avril 2025 pour "infraction insuffisamment caractérisée", mais les trois plaignantes, des anciennes compagnes de l'acteur, ont "indiqué leur intention de déposer un recours en se constituant partie civile", souligne Télérama.
Interrogé par nos confrères, Théo Navarro-Mussy déclare "dès que j'ai appris qu'un signalement avait été transmis au Festival pour s’opposer à ma présence sur les marches (...) j’avais moi-même pris le parti de ne pas venir". Avant d'insister sur le fait que la justice l'a "à ce stade, mis hors de cause".