Yvelines: six mois de sursis probatoire pour des menaces de mort adressées à Élisabeth Borne

La première ministre, Élisabeth Borne, à l'Assemblée nationale, le 4 juillet 2023. - Assemblée nationale
Le tribunal judiciaire de Versailles a condamné jeudi un homme à six mois de prison avec sursis probatoire et obligation de soins pour avoir adressé des menaces de mort à Élisabeth Borne par le biais d'un formulaire de contact avec Matignon.
Le 27 juin, Cédric B., 30 ans, avait envoyé ces menaces à la Première ministre, en remplissant un formulaire sur le site internet de Matignon, depuis son domicile de Carrières-sous-Poissy (Yvelines). Dans deux messages envoyés dans l'après-midi ce jour-là, il avait notamment menacé Élisabeth Borne de l'"égorger" et de la "cramer dans une poubelle".
Une "manière d'exister sur les réseaux sociaux"
En comparution immédiate, il a reconnu les faits devant le juge et invoqué des problèmes d'alcoolisme, de précarité et d'isolement social et professionnel. Il perçoit notamment l'allocation adultes handicapés (AAH) depuis plusieurs années en raison d'une déficience mentale, a relevé la défense.
Cédric B. présente des troubles cognitifs qui entraînent notamment "de la difficulté à l'acquisition des connaissances et à l'apprentissage et l'empêche de s'ancrer dans la réalité", a plaidé son avocate commise d'office.
"Il n'a pas de travail, pas beaucoup d'amis, ne sort pas", a-t-elle détaillé. "[Ces messages haineux] représentaient une manière d'exister pour lui sur les réseaux sociaux, sans jamais qu'il n'y ait l'ombre d'un passage à l'acte", a-t-elle argumenté.
Des "obligations de se soigner" prononcées
La saisie et l'exploitation de son téléphone ont révélé l'existence de deux comptes sur les réseaux sociaux où il a partagé des contenus hétéroclites: publications de rappeurs, photo d'un drapeau syrien, contenus en rapport avec l'organisation État islamique mais aussi injures visant l'ex-secrétaire d'État chargée de la vie sociale et solidaire Marlène Schiappa, a énuméré la présidence du tribunal.
La condamnation inclut des obligations de se soigner et de rechercher une formation professionnelle ou un emploi. Son téléphone, sous scellés, a également été confisqué.
En mars 2023, il avait déjà été condamné pour des faits similaires commis peu après un licenciement en décembre 2022 à l'encontre de son ex-employeur, la société Primark.