Voie réservée et 50km/h sur le périphérique: Valérie Pécresse accuse la ville de Paris de "pénaliser" les Franciliens

Valérie Pécresse, la présidente d'Île-de-France Mobilités le 9 mars 2023. - BFM Paris Île-de-France
Valérie Pécresse ne veut pas du projet d'aménagement du périphérique porté par la mairie de Paris. La présidente de la région Île-de-France a redit ce mercredi 29 mai son opposition aux deux changements majeurs annoncés par la majorité d'Anne Hidalgo concernant l'axe routier, à savoir l'abaissement de la vitesse à 50km/h (contre 70km/h actuellement) et la mise en place d'une voie dédiée au covoiturage et aux transports publics, à l'image de voie réserve sur l'A7 vers Lyon.
"Supprimer une voie ou réduire la vitesse sur le périphérique ne va faire que pénaliser les habitants de la petite et de la grande couronne qui l'empruntent, parfois très tôt ou parfois très tard, pour se rendre au travail", a-t-elle ainsi dénoncé lors d'une séance au conseil régional.
Se posant en défenseuse de la "France qui n'a pas la chance d'avoir un métro au pied de son immeuble", la présidente de la région a exigé qu'une étude d'impact soit menée en amont de la mise en place de ces aménagements.
Des aménagements dans les mois à venir
Selon le calendrier présenté par la mairie de Paris, l'abaissement de la vitesse à 50 km/h, doit intervenir "après les Jeux" olympiques, selon la mairie de Paris. La voie dédiée aux transports en commun et au covoiturage doit, quant à elle, prendre la suite de la voie réservée aux athlètes olympiques et paralympiques ainsi qu'à leur famille cet été.
"La voie sera activée de 7 heures à 10h30 et de 16 heures à 20 heures, uniquement les jours de la semaine, du lundi au vendredi" et "elle pourra être activée et désactivée en temps réel pour prendre en compte l’état de la circulation et réagir en fonction des situations (accidents, congestion, etc.)", précise-t-on encore à la ville de Paris.
La municipalité défend des aménagements censés permettre de "limiter le bruit pour les 500.000 riverains du périphérique" et entraîner "une baisse de la pollution atmosphérique".
Valérie Pécresse craint "une marée d'embouteillage"
Dénonçant une décision "unilatérale et brutale", Valérie Pécresse a par ailleurs exigé ce mercredi qu'une étude d'impact soit menée pour déterminer "les conséquences positives et négatives de cette double décision sur le bruit et sur la pollution".
"J'exige également la réversibilité totale de cette décision" si "elle se traduit par une marée d'embouteillages" sur la petite et la grande couronne, a fait savoir la présidente du conseil régional d'Île-de-France.
L'aménagement de l'axe est une compétence qui revient à la ville de Paris mais le préfet de police Laurent Nuñez, qui est apparu sceptique quant au projet d'aménagement de la voie réservée, a fait valoir son autorité récemment lors d'un conseil de Paris, rappelant que "le périphérique fait partie des voies sur lesquelles je peux imposer un certain nombre de prescriptions, parce que ce sont des axes structurants notamment pour le bon fonctionnement des véhicules de secours".
Le ministre des Transports Patrice Vergriete a de son côté fait savoir qu'il n'était "pas favorable" à l'abaissement de la vitesse sur l'axe, estimant qu'"il faut arrêter de stigmatiser les personnes qui sont obligées de prendre leur voiture".