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Vitesse sur le périphérique, rénovation des bâtiments... Ce qu'il faut retenir du plan climat de la mairie de Paris

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La maire de Paris Anne Hidalgo a présenté ce mercredi 22 novembre le quatrième plan climat de la ville, visant à réduire de 80% son empreinte carbone d'ici à 2050.

"Le chantier du siècle." Anne Hidalgo a présenté ce mercredi 22 novembre le quatrième plan climat de la ville de Paris de 2024 à 2030. Un nouveau plan qu'elle considère comme "une course contre-la-montre pour gagner la neutralité carbone".

La trajectoire d'émissions présentée par la ville vise à réduire à zéro ses émissions directes de gaz à effet de serre à horizon 2050, et à diminuer de 80%, par rapport à 2004, son empreinte carbone (comprenant les émissions indirectes), en prenant des mesures de compensation pour les 20% restants.

Un palier intermédiaire, en 2030, fixe l'objectif d'une réduction de moitié des émissions directes et de 40% de l'empreinte carbone. En 2021, dernière année disponible - mais encore marquée par les mesures sanitaires qui ont réduit l'activité - l'empreinte carbone de la ville était de 18,4 millions de tonnes équivalent CO2, selon la mairie, en baisse de 35% par rapport à 2004. Les émissions directes étaient de 4,7 Mt, soit 36,5% de moins qu'en 2004.

• La zone à trafic limitée après les JO 2024

La place de la voiture en ville est partie prenante du nouveau plan climat de la mairie de Paris. "La pollution de l'air reste un enjeu très important. On continuera cette décarbonation des transports en réduisant le trafic (...) On va continuer à faire plus de place aux piétons, aux vélos, à la nature. Nous mettrons en œuvre la première zone à trafic limitée au lendemain des Jeux Olympiques et Paralympiques", indique Anne Hidalgo.

La mise en place de cette zone à trafic limité (ZTL) devait avoir lieu "début 2024", après un premier report d'un an et demi décidé en 2022. Elle arrivera finalement après les Jeux olympiques et paralympiques.

La ZTL est censée s'appliquer sur le secteur du centre de la capitale, correspondant aux quatre premiers arrondissements, et une partie des 5e, 6e et 7e arrondissements. Les véhicules motorisés ne pourraient plus y entrer pour la traverser uniquement, une circulation dite de transit qui représente selon la mairie la moitié du trafic.

• La vitesse limitée à 50 km/h sur le périphérique après les JO

La ville de Paris entend aussi réduire sa pollution environnementale, mais aussi sonore, en abaissant la vitesse du périphérique parisien à 50 km/h, après les Jeux olympiques.

"On avance sur la transformation du périph, avec la mise en place de la voie dédiée au covoiturage et aux transports publics et la limitation à 50 km/h sur cet axe majeur", a indiqué Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris en charge de la Transition écologique.

Sur son site internet, la mairie de Paris précise que cet abaissement de la vitesse à 50 km/h est prévu "après les Jeux de Paris, dès le 14 septembre 2024".

• Sortie planifiée des énergies fossiles

Parmi les autres mesures annoncées, figure la sortie des énergies fossiles par la mairie. La ville promet de ne plus avoir un seul véhicule municipal à moteur thermique d'ici à 2030, et de ne plus recourir aux énergies fossiles (gaz notamment) pour chauffer les équipements municipaux d'ici à 2040.

"La fin des énergies fossiles, c'est un enjeu mondial. Elle ne se décrète pas, il faut très concrètement y parvenir. À Paris, par exemple, on n'utilisera plus d'énergies fossiles en 2040 pour chauffer les bâtiments publics", assure la maire de Paris en conférence de presse.

Pour atteindre cet objectif et remplacer les énergies fossiles, Anne Hidalgo annonce que "6000 micro-installations en production d'énergies renouvelables" seront développées notamment dans les domaines du "photovoltaïque, géothermie, ou récupération de chaleur". Le développement de "l'autoconsommation" sera également au cœur de ce plan.

• Rénovation des bâtiments publics

La mairie s'engage également à avoir rénové, en 2050, l'ensemble de ses écoles et crèches, afin de diminuer leur consommation d'énergie et de les adapter à des températures caniculaires. Les logements sont aussi dans le viseur de ce plan climat. 40.000 d'entre eux seront rénovés d'ici 2030, promet la ville de Paris.

"Une grande bataille de la rénovation", souligne Anne Hidalgo avec au moins 5000 logements du parc social rénovés par an.

"Nous allons amplifier nos actions de lutte contre la précarité énergétique en massifiant la rénovation énergétique des logements à Paris", précise Dan Lert. Concrètement, la ville s'engage à aider les ménages les plus modestes à entamer des travaux de rénovation énergétique, tout en bénéficiant d'un "zéro reste à charge".

• Plan grand chaud

Paris, qui se prépare à affronter des étés avec des pics de température à 50 degrés, mettra également en place un plan "grand chaud" pour les personnes sans domicile, sur le modèle des plans "grand froid" l'hiver. Des "lieux refuges" végétalisés ou en sous-sol seront notamment mis en place pour la population.

Une réduction des prélèvements en eau de 15% d'ici 2030 a également été annoncée par Dan Lert. "Un objectif très important d'actions sur la qualité de l'eau et la protection de la ressource. Nous travaillons sur les zones de captage en eau pour aider les agriculteurs à réduire les pesticides et les nitrates (...) Nous voulons aussi une meilleure gestion des eaux pluviales", a détaillé l'élu.

La municipalité n'a pas présenté de chiffrage global de ce plan, affirmant simplement avoir investi 10 milliards d'euros depuis 2014 dans la transition climatique, et 1,75 milliard en 2023. Le plan climat doit être définitivement adopté par le Conseil de Paris au printemps 2024.

Juliette Vignaud avec AFP