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"Sans vélo, ce ne serait pas moi": Anne Hidalgo défend un Paris "du 21e siècle" sans voiture

La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, à Paris, le 10 mai 2020

La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, à Paris, le 10 mai 2020 - Ian LANGSDON © 2019 AFP

Dans un entretien accordé au Financial Times, l'édile de Paris défend l'orientation qu'elle souhaite insuffler à la capitale.

Transport, immobilier, aménagements de la capitale... La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dressé ce mardi un bilan de son action à la tête de Paris et défendu l'orientation qu'elle a souhaité insuffler à la capitale dans un entretien accordé à nos confrères du Financial Times.

En prenant l'exemple de la Porte de la Chapelle, au Nord de Paris, qu'elle souhaite voir devenir "aussi beau que les Invalides", l'édile défend l'un des axes majeurs de ses mandats: la disparition progressive de l'usage de la voiture au profit de transports plus verts.

"Sans vélo, ce ne serait pas moi", estime Anne Hidalgo auprès de nos confrères britanniques.

"Il y a des gens conservateurs qui ne sont pas intéressés par le changement parce qu'ils vivent bien, ils ont de grands appartements, ils ont des maisons à la campagne. Ils ne partagent pas la vie d'un Parisien de la classe moyenne", dénonce la maire de Paris.

"Tu es folle?"

Anne Hidalgo revient également dans les colonnes du Financial Times sur l'un des épisodes marquant de ses mandats en tant que maire: la fermeture à la circulation en 2020 de la rue Rivoli. "Toute mon équipe m'a regardé en me disant: 'tu es folle?' Tu as une élection qui approche", livre Anne Hidalgo.

Cette dernière balaie par ailleurs d'un revers de la main les critiques sur la baisse des ventes sur l'avenue parisienne, la qualifiant même de "mensonge".

"L'opposition affirme que les gens partent parce qu'ils ne peuvent pas conduire leur voiture dans le centre de la ville. C'est stupide", estime Anne Hidalgo

Selon elle, les Parisiens réclameraient avant tout "des logements moins chers à Paris", tout en affirmant que "la créativité d'une ville ne dépend pas des voitures. Ça, c'est le 20e siècle, nous sommes au 21e", fustige l'édile.

Anne Hidalgo explique la baisse de la population

Plutôt que de blâmer les problèmes dans les transports, la maire de Paris estime donc de son côté que la baisse de la population dans la capitale peut s'expliquer en partie par des loyers trop élevés mais aussi, de manière plus surprenante, par le divorce des couples parisiens. "A Paris, un couple sur deux divorce", lance cette dernière.

Contre la dépopulation, Anne Hidalgo appelle à "ouvrir les frontières" et se tourner vers le Grand Paris plutôt que Paris intra-muro. "Nous ne pouvons pas continuer de construire dans [la ville de] Paris", estime cette dernière.

Plusieurs facteurs pourraient également expliquer cette baisse de la population parisienne selon Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la ville de Paris: "Baisse de la natalité, augmentation de la durée de vie et une augmentation de la séparation des couples, il y a donc moins d'habitants en moyenne par logement."

"On table pour une stabilité démographique en 2050", confie ce dernier à BFM Paris Île-de-France.

A l'inverse d'Anne Hidalgo, le Premier adjoint de Paris avance de son côté "une question de dosage" dans la construction de nouveaux logements. "Ian Brossat a raison de dire qu'il y a des endroits dans Paris où l'on peut construire", estime ce dernier. Ainsi, il faudrait selon Emmanuel Grégoire "produire plusieurs milliers de logements par an" pour stabiliser la situation de la population parisienne.

Les deux élus partagent une vision commune: "on ne cherche pas à augmenter la population de Paris", rappelle le Premier adjoint. La maire de Paris parle de son côté d'une "dédensification" de la ville.

Alixan Lavorel