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Paris: où en sont les travaux sur les pistes cyclables, plus d'un an après l'adoption du Plan vélo?

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Alors que certaines associations dénoncent la lenteur des travaux, la municipalité explique que tous les chantiers ne peuvent pas être réalisés en même temps, au risque de congestionner la circulation.

C'est l'un des grands enjeux de la Ville de Paris concernant les mobilités. Le Plan vélo, adopté en 2021, prévoit la mise en place de 450 km de pistes cyclables dans la capitale d'ici à 2026. Plus d'un an après l'adoption de ce projet, où en sont vraiment les travaux?

1100 km d'aménagements cyclables dans Paris

Actuellement, 16 chantiers de pistes cyclables sont en cours dans la capitale, et six autres doivent commencer début 2023. Sur les 1800 km de voirie parisienne, il existe déjà 1100 km d'aménagements cyclables, qu'il s'agisse de couloirs fermés ou de marquages au sol, rappelle la municipalité.

Un chiffre qui devrait encore augmenter jusqu'à la fin du mandat. "On va bientôt avoir toute la voirie parisienne avec des aménagements cyclables", a indiqué Jacques Baudrier, adjoint à la mairie de Paris en charge de la construction publique, lors d'une conférence de presse ce mardi.

Parmi les nouveaux chantiers prévus pour le début de l'année, on trouve ceux de la place de la Porte de Saint-Cloud, de l'avenue d'Ivry, ou encore du boulevard Saint-Michel. Les travaux devraient débuter prochainement rue Oberkampf.

Des nouveaux aménagements sont également prévus sur le boulevard Sébastopol, en partie pour décharger la piste qui a connu un record d'usagers lors de la grève des transports début novembre.

Dans le 11e arrondissement, les travaux se sont achevés sur l'avenue de la République, dont le chantier s'est découpé en tronçons de 100 à 150 mètres à la fois, pour limiter les nuisances pour les commerçants.

250 millions d'euros investis

L'objectif de ces travaux est d'améliorer les voies dédiées aux cyclistes et de créer des aménagements plus sécuritaires et plus pratiques pour les usagers.

Le plan veut notamment favoriser la mise en place de pistes unidirectionnelles, et surtout, les plus larges possible. Entre 2,3 et 2,5 mètres, "quand c'est possible", explique David Belliard, adjoint à la mairie de Paris en charge de la transformation de l'espace public, en particulier pour s'adapter aux nouveaux usagers, comme les vélos-cargos, aujourd'hui plus nombreux.

Un plan vélo "très ambitieux" pour lequel 250 millions d'euros ont été investis. Et qui ne satisfait pas encore pleinement les usagers.

Si certains cyclistes se sont réjouis de la pérennisation des "coronapistes", ces pistes à l'origine provisoires mises en place durant la crise sanitaire, certaines associations d'usagers déplorent la lente avancée des travaux.

Seulement 15% des aménagements réalisés

L'association Paris en Selle dénonçait il y a quelques semaines le fait que seuls 15% des aménagements promis par la Ville ont été réalisés depuis l'annonce du Plan vélo.

"Les voies sur berges sont super et après, on se retrouve dans les boulevards, dans les voies de bus, ou sur une piste cyclable sur le trottoir", déclarait une cycliste au micro de BFM Paris-Île-de-France.

La municipalité admet que les aménagements cyclistes de la "première génération" ont besoin d'être repensés, mais met en avant la "soutenabilité" des travaux entrepris.

"On ne peut pas mettre en même temps en chantier le boulevard Barbès et la rue de la Chapelle, et à la fois le boulevard Magenta et la rue La Fayette, explique Jacques Baudrier. En termes de volume de travaux acceptable, sans même parler des engagements financiers, on est dans un niveau record. En faire trois fois plus, ça voudrait dire qu’on aurait toutes les voiries de Paris en chantier en même temps."

David Belliard confirme que la municipalité compte bien poursuivre les aménagements promis par le Plan vélo, mais qu'un tel chantier prend du temps. "On continue à renforcer les moyens dédiés à la question du vélo. La ville s’adapte aussi, c’est d’autres façons de percevoir, d’élaborer et de construire l’espace public. Tout ça, ça prend du temps, en termes de mise en condition, pour livrer un maximum."

Nicolas Dumas avec Laurène Rocheteau