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Paris Île-de-France

Viol du "36": ouverture du procès en appel des deux policiers devant la cour d'assises du Val-de-Marne

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Les deux hommes ont été condamnés en première instance pour avoir violé une touriste canadienne devant le siège de la PJ parisienne.

Le procès en appel de deux policiers, condamnés en première instance pour avoir violé une touriste canadienne au siège d'alors de la PJ parisienne, au 36 quai des Orfèvres, a commencé mardi matin devant la cour d'assises du Val-de-Marne, huit ans après les faits.

En janvier 2019, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, avaient tous les deux été condamnés à Paris à sept ans de prison, après avoir été reconnus coupables du viol en réunion d'Emily Spanton, aujourd'hui âgée de 42 ans.

Les deux accusés, qui nient les faits qui leur sont reprochés, ont fait appel de leur condamnation. Les deux anciens membres de la prestigieuse Brigade de recherche et d'intervention (BRI), risquent une peine maximale de 20 ans de prison.

Sortis sous contrôle judiciaire

À la barre, Nicolas Redouane a dit travailler actuellement dans le bâtiment en raison de sa suspension de la police.

Antoine Quirin travaille toujours dans une unité de la police judiciaire parisienne. Il a indiqué y occuper des fonctions administratives, sans contact avec le public, depuis janvier 2021, quand l'interdiction d'exercer le métier de policier, prononcée dans le cadre de son contrôle judiciaire, a été suspendue.

Il travaille dans les nouveaux locaux de la PJ parisienne, au 36 rue du Bastion, dans le XVIIe arrondissement, où il a été "accueilli à bras ouverts" lors de son retour, a-t-il indiqué.

Les deux hommes ont passé un peu plus d'un mois en prison après le premier procès, avant d'en ressortir, sous contrôle judiciaire.

"Quand vous êtes innocent, vous vous retrouvez entre quatre murs, c'est très dur... C'est dégueulasse", a déclaré à la barre Antoine Quirin mardi.

Procès renvoyé deux fois

En face des accusés, Emily Spanton, qui réside au Canada, était présente à l'ouverture des débats. Elle dénonce un viol en réunion qui se serait produit dans la nuit du 22 avril 2014.

Ce soir-là, la plaignante rencontre un groupe de policiers dans un pub irlandais situé en face de la Seine et des anciens locaux de la Police judiciaire parisienne, au 36 quai des Orfèvres.

Alors que l'alcool coule à flots et que l'ambiance est au flirt, les policiers regagnent avec elle leurs locaux pour une visite nocturne. Elle ressortira du bâtiment plus d'une heure plus tard, en état de choc, pour dénoncer un viol.

La touriste affirme que les accusés l'auraient forcée à boire un verre de whisky et lui auraient imposé fellations et pénétrations vaginales. Les deux hommes reconnaissent eux des rapports consentis - une fellation et une pénétration digitale.

Ce procès en appel à Créteil a déjà été renvoyé deux fois: en mars 2020, à cause de la pandémie de coronavirus, puis en juin 2021 à la suite de l'hospitalisation d'un avocat de la défense, Me Thierry Herzog.

L'audience va durer près de trois semaines. Une trentaine de témoins et une dizaine d'experts doivent être entendus. Le verdict sera rendu le 22 avril.

M.L. avec AFP