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Val-de-Marne: la Marne mystérieusement polluée par des hydrocarbures, une enquête ouverte

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Depuis mercredi, une pollution de la Marne aux hydrocarbures a été détectée, mais sa source reste inconnue. Des barrages et des pompages ont été mis en place et une enquête a été ouverte.

Les sapeurs-pompiers ont découvert ce mercredi 22 janvier un déversement d'hydrocarbures, à travers un dévidoir, directement dans la rivière de la Marne au niveau de Nogent-sur-Marne, vers la promenade Yvette Horner a appris BFM Paris Île-de-France.

Ce sont les salariés du port de Joinville qui ont alerté les pompiers en raison d'une odeur nauséabonde qui se dégageait de la Marne. Sur place, les sapeurs-pompiers ont déployé une dizaine d'engins, dont des fourgons d'intervention pour gérer des risques de pollution biologique, chimique, ou encore nucléaire.

Les hydrocarbures flottent à la surface de l'eau. Rapidement, un barrage flottant a été mis en place pour empêcher leur propagation.

Un pompage mis en place

Un pompage est également nécessaire. Face à l'ampleur de la tâche, les pompiers ont contacté Paris Est Marne & Boiset (PEMB) les équipes de l'intercommunalité sont alors intervenues vers 20 heures sur place.

Entre 5.000 et 6.000 litres d'eau mélangée aux hydrocarbures sont pompés, et ce jusqu'au milieu de la nuit. Le laboratoire central de la préfecture de police de Paris intervient également afin de procéder à des prélèvements, a appris BFM Paris Île-de-France de sources concordantes.

En plus du barrage et des pompages, des "lingettes" sont placées à la surface de l'eau dès la matinée du jeudi 23 janvier pour continuer d'absorber les hydrocarbures.

"Mais la quantité est difficile à estimer, car malgré tout ça, des hydrocarbures continuent de se déverser et l'odeur est toujours persistante", explique Franck Roucheray, directeur de l'eau et de l'assainissement à Paris Est Marne et Bois.

Un nouveau pompage se déroule depuis ce vendredi 24 janvier.

Des risques pour la biodiversité

Selon nos informations, une enquête a été ouverte. Contacté, le parquet de Créteil n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations, mais les experts de l'intercommunalité nous indiquent que celle-ci va être compliquée, que l'acte soit criminel, ou non.

En effet, les réseaux d'eaux pluviales sont très étroits et non praticables. Les plans du réseau ont été fournis par PEMB, qui compare l'enquête "à un jeu de piste". "La pluie qui tombe sur la région rend la tâche d'autant plus compliquée, car cela nettoie les traces et, surtout, les odeurs. Plus le temps passe, plus la tâche va être compliquée", poursuit Franck Roucheray.

Au-delà de l'enquête, il reste à évaluer les risques sur les berges, la microflore et la microfaune. Il y a des chances pour que des poissons soient retrouvés morts, flottants à la surface, dans les prochains jours. "Par chance", confie le directeur de Paris Est Marne et Bois, "la Marne est haute et avec beaucoup de courant, ce qui limite les risques de voir les hydrocarbures se fixer sur les berges."

Maxime Cliet Ruzza, avec Juliette Moreau Alvarez