Grève des chauffeurs de bus à Cergy-Pontoise: le préfet fait appel aux forces de l'ordre pour libérer le dépôt

Un bus qui ne prend pas de voyageurs à Cergy-Pontoise - BFM Paris
27 jours de mobilisation. Alors que les chauffeurs de bus de Cergy-Pontoise et de Conflans-Sainte-Honorine (Val-d’Oise) sont en grève depuis le 7 novembre dernier, le tribunal judiciaire de Pontoise a rendu un jugement qui autorise le préfet du département du Val-d'Oise à recourir aux forces de l'ordre pour libérer le dépôt. Un jugement qui a finalement été exécuté par le préfet, a-t-il annoncé ce mercredi 4 novembre.
"Devant le constat d’échec de la médiation qui avait été engagée au sein de l’entreprise Francilité Seine et Oise et en application du jugement rendu par le Tribunal Judiciaire de Pontoise, le préfet du Val-d'Oise a accordé le concours de la force publique pour lever les entraves et libérer les accès au dépôt de bus de Saint-Ouen l’Aumône et permettre aux salariés non-grévistes d’exercer leur droit à travailler", indique-t-il sur ses réseaux sociaux.
"Il est essentiel de trouver des solutions"
Dans un communiqué de presse, Francilité Seine-et-Oise indique préparer "la reprise progressive d’exploitation afin de fournir un service minimum aux usagers privés de tout transport depuis maintenant plus de 20 jours".
"Aujourd’hui, il est essentiel de trouver des solutions afin que le travail puisse reprendre dans le respect de chacun. Une 5e réunion s’est tenue hier mardi 3 décembre 2024 et n’a malheureusement pas permis d’avancer sur un seul sujet, malgré une nouvelle proposition améliorée et très concrète", poursuit Francilité Seine-et-Oise.
Selon cette même source, une proposition a été faite suivant "les revendications de FO, avec une harmonisation de la grille salariale pour tous les conducteurs, quel que soit le statut d’origine". Elle s'accompagnait d'une garantie de rémunération pour tous les salariés transférés, ainsi qu'une hausse du taux horaire d'embauche.
Francilité Seine-et-Oise mentionne des "violences, au sein de même de l’entreprise avec le bris de portes d’entrée par un gréviste", à la fin de la réunion et appelle les représentants du personnel à revenir à la table des négociations.
80.000 habitants sans alternative
Les chauffeurs de bus de Cergy-Pontoise et de Conflans-Sainte-Honorine (Val-d’Oise) en grève dénoncent notamment des véhicules inadaptés, ainsi que la détérioration de leurs conditions de travail.
Surtout, ils s'inquiètent des négociations autour de l'accord de substitution. Ce document fixe l'organisation du travail et la rémunération et doit être obligatoirement renégocié après la reprise de l'activité de l'ex-Stivo par la société Francilité Seine-et-Oise en début d'année. La présidente d'Île-de-France Mobilités et de la région Valérie Pécresse avait nommé un médiateur pour conclure un protocole d'accord, mais sans succès pour l'heure.
Les tensions se sont accentuées entre les salariés et la direction autour du 22 novembre. Selon la société Francilité Seine-et-Oise, ce jour-là, en début de soirée, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour exfiltrer le directeur de la société de transports, victime de violences et d'insultes à la sortie de son bureau. L'entreprise avait indiqué, dans un communiqué, qu'il avait été pris à partie dans une altercation ayant occasionné une ITT de 21 jours.
Depuis le 7 novembre, 80.000 habitants se retrouvent sans alternative pour se déplacer sur les 13 communes qui constituent l'agglomération. Aucun bus ne circule sur les 32 lignes.
Valérie Pécresse avait annoncé le mardi 26 novembre que tous les voyageurs seraient remboursés "pour les jours de service non-faits". Cette annonce avait été rapportée par le maire de la ville, Jean-Paul Jeandon, sur ses réseaux sociaux.