Cergy-Pontoise: le grève des chauffeurs de bus s'éternise, reprise des négociations malgré des tensions

Voilà 18 jours, ce lundi 25 novembre, que les chauffeurs de bus de Cergy-Pontoise et de Conflans-Sainte-Honorine (Val-d’Oise) sont en grève. La mobilisation se prolonge et provoque la paralysie du réseau. Par ailleurs, les tensions s’accentuent entre les salariés et la direction du groupe Lacroix & Savac.
Selon la société Francilité Seine-et-Oise, le vendredi 22 novembre, en début de soirée, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour exfiltrer le directeur de la société de transports, victime de violences et d'insultes à la sortie de son bureau. Selon le communiqué, de l'entreprise, il a été pris à partie dans une altercation qui a donné lieu à une ITT de 21 jours. Il a déposé plainte.
"Une tournure violente inacceptable"
En réaction, Francilité Seine et Oise a décrit “une tournure violente inacceptable” dans un communiqué, “tout comme l’instrumentalisation de ce conflit local par des élus locaux et nationaux à des fins politiques”.
Elle explique que les représentants du syndicat FO Francilités Seine et Oise, à l’origine de ce mouvement de grève, ont quitté la table des négociations à plusieurs reprises, proposant une liste de revendications dont le montant “n’est pas soutenable pour les deniers publics”.
“Il faut rappeler que le projet social proposé par la direction est en tout point conforme au cahier des exigences sociales d’Île-de-France Mobilités, négocié et validé en avril 2022 par les partenaires sociaux”, ajoute Francilité Seine et Oise.
De son côté, Île-de-France Mobilité (IDFM) a appelé “à la sérénité” et chaque partie à reprendre les négociations pour mettre fin à ce conflit.
“Nous condamnons également avec la plus grande fermeté toutes les formes de violence, qu’elles soient verbales ou menaces physiques subies par les personnels de Lacroix & Savac”, est-il écrit dans un autre communiqué.
"Nous rappelons que tous nos appels d’offres se doivent de respecter un cadre très strict au niveau social pour qu’il y ait aucune perte sociale", ajoute par ailleurs IDFM.
Reprise des discussions
Malgré ce contexte, les discussions entre les deux parties ont finalement pu reprendre ce lundi après-midi. Les syndicats et l'entreprise se sont remis autour de la table des négociations.
Depuis le 7 novembre, 80.000 habitants se retrouvent sans alternative pour se déplacer sur les 13 communes qui constituent l'agglomération. Aucun bus ne circule sur les 32 lignes. Face à la longueur de cette grève qui les force à s'adapter, les usagers font part de leur lassitude.
"On est fatigués, on marche à pied, jusqu'à la maison, jusqu'à la gare. C'est vraiment fatigant", explique une usagère à BFM Paris-Île-de-France.
"On comprend les chauffeurs de bus mais nous les clients, on est fatigués. Je me lève à 5h du matin et tous les matins je fais à pied de Cergy jusqu'à Pontoise donc c'est trop", renchérit une autre habituée du réseau de bus.
Les grévistes dénoncent notamment des véhicules inadaptés, ainsi que la détérioration de leurs conditions de travail. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, avait nommé un médiateur pour conclure un protocole d'accord. Parmi les revendications des grévistes, figure aussi la négociation de l'accord de substitution.