Val-d'Oise: à Saint-Ouen-l'Aumône, la mairie veut lutter contre les incivilités

La municipalité a placardé ces dernières semaines des affiches pour sensibiliser ses administrés au "bien vivre ensemble" après des plaintes d'agents de la ville ou de commerçants.

"Un soignant respecté, c'est bon pour la santé", "un policier considéré, c'est une ville apaisée", "une personne polie est toujours bien accueillie." Si vous vivez à Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise), vous avez probablement vu fleurir ces slogans sur les murs de la commune ces dernières semaines.

La mairie a annoncé fin janvier le lancement d'une "initiative de sensibilisation axée sur la promotion du bien vivre ensemble et du service public". Elle prend la forme d'une campagne d'affichage destinée à lutter contre les incivilités et les agressions dans les accueils municipaux, les cabinets médicaux ou encore les transports.

"Nous voulons réaffirmer notre soutien aux agents et aux personnels en première ligne et sensibiliser le public à la non-violence", explique la municipalité sur Facebook.

Les professionnels visés par ces comportements ont eux-mêmes fait remonter ce qu'ils perçoivent comme une tendance à la hausse à la mairie.

"Qu'ils nous disent bonjour"

Valérie Hurpy, préparatrice en pharmacie, pointe par exemple le manque de politesse des clients qui franchissent la porte de son officine.

"J'aimerais bien, quand les gens rentrent en pharmacie ou nous demandent quelque chose, qu'ils nous disent bonjour, qu'ils ne soient pas accrochés à leur téléphone, qu'ils ne courent pas après un bus", énumère-t-elle au micro de BFM Paris Île-de-France.

Lesdits clients "veulent tout, tout de suite", regrette Valérie Hurpy. Elle soupire: "C'est dans l'air du temps en fait. Les gens sont tous stressés. Il faut que ça aille vite et surtout qu'on leur donne ce dont ils ont besoin même si ce n'est pas possible".

Un point d'étape dans quelques mois

Habitante de Saint-Ouen-l'Aumône, Samia accueille positivement l'arrivée de cette campagne. "L'idée, c'est de sensibiliser régulièrement, essayer de toucher un petit peu la population", comprend-elle. "En espérant que ça marche."

Mais alors, comment mesurer l'impact de cet affichage sur le comportement des Saint-Ouennais? "Nous allons faire un point avec les professionnels de santé, les commerçants et le personnel de la municipalité en leur demandant s'ils ont vu un changement, si les affiches ont déclenché un sourire ou autre", répond Christelle Zami, conseillère à la mairie déléguée à l'information et la communication.

La campagne actuelle est visible chez les commerçants partenaires et dans les équipements publics de la commune. La ville prévoit d'ores et déjà de relancer son plan de communication l'an prochain si elle constate qu'il porte ses fruits.

Rémi Sanlis avec Florian Bouhot