"Une réclusion forcée": privés d'ascenseurs, les habitants en situation de handicap s'organisent

Afin de retrouver un semblant de liberté, des habitants d'un immeuble dont l'ascenseur est en panne font appel à une entreprise qui a mis au point un fauteuil spécialement aménagé pour la descente et montée d'escaliers.

Une prison à domicile. Pendant près de trois longs mois, du 12 juin au 25 août, les ascenseurs d'un immeuble de Colombes, dans les Hauts-de-Seine, ont été mis en "cours de modernisation" par le bailleur de la résidence.

Une embûche pour les personnes âgées, où à mobilité réduite, qui voient leurs déplacements quasiment impossibles durant cette période malgré la mise en place d'un "service de partage" quotidien.

"Je suis laissée à moi-même"

Parmi eux, Rahima, une jeune femme malvoyante et atteinte de sclérose en plaques. Sans ascenseurs, cette dernière se voit dans l'impossibilité d'honorer ses nombreux rendez-vous médicaux, ou tout simplement d'aller faire ses courses.

"Je suis très fatigable, j’ai besoin d’être assise, ce qui explique ma position actuelle (elle est assise dans les escaliers pour parler, ndlr). Ça me fait penser à une réclusion forcée à mon domicile", dit à BFMTV celle qui bénéficie d'une ambulance pour ses soins, mais pas pour le reste de ses occupations.

"Quand ce n’est pas médical, je suis laissée à moi-même. Il faut trouver des solutions", dit-elle.

SAMV

La solution, Fouad Ben Ahmed l'a en partie trouvée. En 2019, ce dernier fonde SAMV (Solution d'Assistance à Mobilité Verticale), une entreprise qui permet aux personnes à mobilité réduite de quitter leur logement malgré les pannes d'ascenseur récurrentes, ou bien les modernisations dans ce cas précis.

Dans les faits, cette solution se traduit par un fauteuil spécialement aménagé pour descendre les marches, tout en conservant la posture verticale du patient. L'opérateur, qui accompagne quant à lui la descente ou la montée, n'a aucun effort physique à donner et doit se contenter d'assurer la direction de l'appareil.

À BFMTV Fouad Ben Ahmed raconte la genèse de son projet. "On avait expérimenté une solution d’assistance à mobilité verticale mais de manière un peu artisanale, associative", se rappelle-t-il.

"Il a fallu le développer à plus grosse échelle et avoir les conditions de sécurité pour pouvoir le faire", ajoute-t-il encore.

À date, SAMV peut se targuer de déjà travailler en étroite collaboration avec une vingtaine de bailleurs et ascensoristes en région parisienne.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV