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Paris Île-de-France

Une Francilienne de 16 ans, bientôt jugée pour proxénétisme, en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle

Un gîte pour les pèlerins du chemin de Compostelle (Illustration)

Un gîte pour les pèlerins du chemin de Compostelle (Illustration) - GAIZKA IROZ © 2019 AFP

Un pèlerinage pour tourner la page. Une adolescente de 16 ans originaire des Yvelines s'est lancée sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle en attendant son procès pour proxénétisme.

Sur les sentiers du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, une jeune femme, âgée de 16 ans, qui s'apprête à être jugée pour proxénétisme aggravé. En attendant, elle est accompagnée par une éducatrice d'une association de réinsertion comme le raconte Le Parisien.

"Pas après pas, mon esprit se vide. Le silence m'a fait ralentir. J'ai l'impression de renaître", confie-t-elle alors que le plus dur des 1.600 km de marche est derrière elle.

La jeune femme des Yvelines issue d'un milieu modeste a pris sous sa coupe des adolescentes qui voulaient gagner de l'argent en se prostituant mais, très vite, "la fraise"-son surnom- passe à la contrainte et veille à ce que les passes s'enchaînent en prélevant des commissions. "J'en ai giflé une en disant: n'oublie pas, t'es ma petite!".

Un programme de réinsertion pour auteurs et victimes

La jeune femme n'échappera pas à son procès et, bien que mineure, elle risque plusieurs années d'incarcération. En attendant d'être convoquée devant les juges, elle passera quatre mois à son retour du pèlerinage dans un centre d'hébergement pour mineurs délinquants. Cette marche est un dispositif porté par l'association Seuil qui vise à réinsérer des jeunes en rupture.

"Chaque jeune marche seul avec son accompagnant ce qui lui permet de se recentrer sur lui-même, sans influence directe de son environnement habituel. Avec l’assistance attentive de l’équipe éducative et en lien avec son éducatrice ou éducateur référent, il prépare un projet de retour après la marche", explique l'association sur son site.

Ce dispositif est financé par l'aide sociale à l'enfance (ASE) et la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

"Les demandes explosent: 50 jeunes marchent cette année, contre 25 en 2023, et on a reçu 400 candidatures d'accompagnants en dix mois" explique Yvon Rontard, le directeur de l'association au Parisien.

Florent Bascoul