INFO BFMTV. Courbevoie: un octogénaire mis en examen pour avoir loué à prix d’or ses appartements à des prostitués

Brassard de police (Photo d'illustration) - THOMAS COEX / AFP
La petite entreprise de "'Papito Michel" ne connaissait pas la crise. Selon les informations de BFMTV, un homme de 88 ans, surnommé "Papito Michel", a été mis en examen, le 14 mars, des chefs de "proxénétisme aggravé" après un vaste coup de filet déclenché par les enquêteurs de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) de la police judiciaire parisienne.
La justice reproche à cet octogénaire, propriétaire d’une vingtaine d’appartements dans les Hauts-de-Seine, d’en avoir loué une douzaine à des prostitués transgenres ou travestis, de nationalité péruvienne, en pratiquant des loyers excessifs et en profitant de la situation de précarité dans laquelle se trouvaient ses locataires.
"Tamara", un proxénète présumé de 31 ans
À l’issue de sa mise en examen, le retraité, déjà connu pour le même type de faits, a été placé sous contrôle judiciaire. Co-saisis dans cette affaire, les enquêteurs du groupe interministériel de recherche (GIR) de Paris ont procédé à la saisie des logements, - dont la valeur a été estimée à près de 2,6 millions d’euros -, de l’octogénaire peu scrupuleux, ainsi que de 315.000 euros sur ses comptes bancaires.
Toujours selon les informations de BFMTV, "Papito Michel" s’est défendu en arguant "ne pas avoir été assez attentif" quant à la location de ses biens immobiliers et l’usage qui en était fait. Il a aussi assuré "ne pas avoir pratiqué de loyer excessif".
Dans ces logements à la modeste superficie, implantés notamment à Asnières-sur-Seine, Colombes, Courbevoie et La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), les enquêteurs de la BRP ont vu défiler une cinquantaine de prostitués, tombés dans les rets d’un réseau de prostitution tenu par un proxénète présumé, surnommé "Tamara", âgé de 31 ans.
Ce dernier, épaulé par plusieurs lieutenants, surnommés Coco, Angi, Machiri, Xiomara ou bien encore Katsumi, est suspecté d’avoir géré ce réseau, entre les mois de janvier 2018 et mars 2024.
Il est aussi suspecté d'avoir contraint une cinquantaine de compatriotes péruviens, recrutés dans leur pays d’origine ou en Espagne, à faire commerce de leur corps dans les appartements de "Papito Michel" mais aussi au bois de Boulogne et à l’occasion de "sex-tours" en province. "Tamara" a également été mis en examen pour "proxénétisme aggravé" et "traite des êtres humaines", avant d’être placé en détention provisoire.
Réseau très actif en 2023
Huit autres membres présumés de ce réseau ont suivi le même chemin et cinq ont été incarcérés.
Les enquêteurs de la BRP travaillaient sur "Tamara" et son équipe depuis le printemps 2019. Avant de voir les "activités" de ce réseau mis en sommeil pendant la pandémie du Covid-19.
"Ce réseau a été très actif en 2023, confie une source proche de l’affaire. Plus de 23.000 euros en espèces ont été saisis mais on sait que des transferts d’argent étaient régulièrement organisés vers l’Espagne et le Pérou. Ce réseau était très structuré et chacun y trouvait sa tâche. Il y avait ceux qui organisaient les prises de rendez-vous pendant les sex-tours, ceux qui assuraient la location des logements, puis la collecte des loyers, ceux qui louaient les emplacements au bois de Boulogne et recrutaient les victimes au pays ou en Espagne avant de financer leur venue en Europe."