Une association LGBT+ organise une "cérémonie de ré-homosexualisation" de la passerelle Debilly à Paris

Philippe Katerine lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Paris. - France Télévisions
Sur ses réseaux sociaux, le collectif Inverti.e.s promettait rien de moins que "le meilleur before d'Halloween de Paris, en costume", avec "au programme: défilé, paillettes et faux sang". À l'appel de cette association LGBT+, au moins une centaine de militants, pour certains déguisés en religieux, se sont donné rendez-vous sur la passerelle Debilly, en début de soirée jeudi 31 octobre, pour mener à bien l'"opération Dyonisos".
Chapeau rose sur la tête et drapeau arc-en-ciel ou chapelet dans la main, les manifestants ont conduit sur les lieux "une cérémonie de ré-homosexualisation". Sur des banderoles, on pouvait lire des slogans comme: "Au nom des trans, des pédés et des saintes gouines" ou "In gode we trust".
Certains militants s'étaient dotés de cartes du jeu Uno, colorées de rose et ornées de cœurs. L'idée: se réapproprier symboliquement cette passerelle parisienne.
Une référence à Dionysos et non à La Cène
Quelques semaines plus tôt, le 7 octobre, quelque 250 chrétiens avaient investi les lieux. Ici, "des cathos intégristes ont organisé une prière de rue homophobe pour 'réparer le mélange de blasphème, de satanisme et d'idéologie LGBT' de la cérémonie d'ouverture des JO", fustige le collectif Inverti.e.s, désireux de contre-attaquer.
Les croyants mobilisés s'étaient offusqués du tableau réalisé par Philippe Katerine, nu, le 26 juillet. L'artiste avait fait le spectacle au milieu d'un défilé de drag queens et de personnes trans. Un tableau pensé par Thomas Jolly comme une référence à Dionysos, mais interprété par certains chrétiens comme une parodie de La Cène, cette scène biblique présentant Jésus-Christ et ses apôtres autour d'un dernier souper avant la crucifixion.
Le cerveau des cérémonies de Jeux olympiques et paralympiques avait balayé ces "interprétations erronées", ce qui n'avait pas empêché médias et personnalités indignées d'alimenter la polémique.
"Ne laissons pas le terrain aux fachos"
En musique, à grand renfort de pas de danse et de fumigènes aux couleurs du drapeau LBGT, les militants du collectif Inverti.e.s ont diffusé le message suivant: "Ne laissons pas le terrain aux fachos, continuons à nous battre tant qu'il faudra".
Selon Libération, ce rassemblement a été interrompu au bout d'une demi-heure. La police est intervenue pour déloger les manifestants et mettre fin aux festivités, arguant que la préfecture n'en avait pas été prévenue.