Un rapport sur la décentralisation propose la suppression de la métropole du Grand Paris

Une vue de Paris. - Gerard Julien - AFP
Une initiative qui compte changer la politique parisienne. Dans son rapport, commandé par Emmanuel Macron, Éric Woerth formule, ce jeudi 30 mai, 51 propositions censées "rétablir la confiance" entre État et collectivités et "apporter plus de clarté à notre organisation territoriale".
"C'est un peu dur"
L'une d'elles vise directement la métropole du Grand Paris, créée en 2016, et propose de "supprimer" la collectivité. Cette dernière ne serait, selon le député Renaissance de l'Oise, "pas parvenue à atteindre (son) objectif initial". Un constat "qui s’appuie autant sur le nombre de compétences exercées que sur son budget", selon ce dernier.
"Éric Woerth n'a pas pris de gants. Je suis étonné par la formulation". "C'est un peu dur, un peu rude", explique à BFM Paris Île-de-France Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux et vice-président de la métropole du Grand Paris en charge des Finances.
Il critique une analyse qui "n'est pas poussée loin" dans le rapport et rappelle les objectifs qu'avait la métropole au début. "Elle a vocation à élaborer des plans globaux, au rééquilibrage territorial entre l'ouest et l'est. 3/4 des moyens vont vers l'est et 1/3 vers l'ouest", indique Philippe Laurent.
"D'autres plans sont en cours. Comme on cherche à faire consensus, ça prend du temps", ajoute le vice-président de la métropole qui regrette que la collectivité n'a pas eu "les moyens qu'elle devait avoir".
"S’agissant des compétences, elle a mis six ans pour élaborer son schéma de cohérence territoriale (Scot) dont les faiblesses sont préoccupantes en raison notamment de sa difficulté à imposer une vision sur le devenir du territoire", estime, de son côté, Eric Woerth.
Les quatre strates d'intercommunalités -communautés de communes, communautés d'agglomérations, communautés urbaines et métropoles- seraient en outre fusionnées.
Une "région-métropole"?
Pour reprendre les compétences de la métropole du Grand Paris, Éric Woerth avance l'idée de "faire à terme de l'Île-de-France une 'région-métropole'".
"Les enjeux métropolitains dépassent largement les frontières de la 'petite couronne' et de l’actuelle métropole notamment eu égard aux questions de mobilités et de foncier économique", estime l'élu dans son rapport.
L'entourage de Valérie Pécresse indique auprès de BFM Paris Île-de-France que la présidente de la région est "pour la suppression de la métropole du Grand Paris (...) C'est ce que nous avons demandé".
Pour Jean-François Vigier, président du groupe UDI à la région Île-de-France, "si le gouvernement crée une région-métropole, il faut accompagner cette réforme d'un vrai choc de décentralisation à l'image de celui que nous défendons avec Valérie Pécresse, en lui confiant de nouvelles compétences comme les résidences universitaires et la restauration étudiante, la fixation des règles de l'assurance-chômage ou les lycées professionnels. Toute rationalisation doit s’accompagner de plus de décentralisation".