Un ancien maire des Yvelines victime d'une attaque de pirates au large du Yémen

Jeudi dernier, alors qu’il naviguait au large du Yémen à bord du "Lakota", Philippe Brillault, ex- maire du Chesnay-Rocquencourt, a été attaqué par des pirates.

C'est une histoire digne d'un film d'action, avec pour protagoniste principal un ancien maire des Yvelines au milieu de la Mer Rouge. Philippe Brillaut, ex-édile du Chesnay-Rocquencourt, a réussi à échapper à des pirates au large du Yémen la semaine dernière, grâce à un coup de bluff et beaucoup de maîtrise.

L'ancien maire est parti le 28 février dernier des Philippines, accompagné de deux autres skippers, Tito et Lionel, à bord du "Lakota", un trimaran à voile. L'équipage a pour objectif de rallier Cannes, où leur navire doit servir au tournage d'un film sur la navigatrice Florence Arthaud. En effet, c'est avec ce voilier, anciennement nommé "Pierre 1er", qu'elle avait remporté la Route du Rhum en 1990.

Un pistolet et une caméra à la main

Mais jeudi matin matin, alors que le "Lakota" se trouve au large des côtes du Yémen, trois bateaux se sont approchés, avec à leur bord des hommes armés de lance-roquettes et de kalachnikov.

Gardant son sang-froid, Philippe Brillaud a décidé de s’emparer d’un pistolet à billes et de le pointer sur eux. "J'étais en slip de bain avec ma GoPro, je les ai filmés et donc ça les a décontenancés", a raconté l'ancien maire des Yvelines, invité de BFM Paris Ile-de-France mardi soir.

Poursuivant son coup de bluff, l'ex-élu a ensuite prétendu appeler les secours via son dictaphone. Entendu par l’un des assaillants, les pirates se sont éloignés du trimaran, alors que l'un d'eux avait réussi à poser un pied sur le bateau.

L'un des skippers, Tito, en a profité pour accélérer grâce à l'aide opportune d'un coup de vent et semer les assaillants. Soulevés de l'eau par la vitesse, l'un des flotteurs du bateau a également empêcher tout abordage.

Une deuxième attaque

Alors que les secours sont prévenus, par l'intermédiaire d'une personne en France contactée par l'équipage, les pirates ont lancé une nouvelle tentative pour s'emparer du trimaran. Rattrapé par un bateau rapide, le "Lakota" est visé par des tirs.

"On n'a rien vu mais on a compris après qu'en fait ils avaient touché une partie du rail de la grande voile", affirme Philippe Brillaud.

Plus rapides malgré tout, les trois navigateurs ont encore réussi à fuir. Ils ont été secourus quelques heures plus tard par un hélicoptère et une frégate italienne patrouillant au large de Djibouti.

"L'ensemble des forces armées françaises, européennes ont été extraordinaires (...) avec les gardes-côtes de Djibouti qui nous ont bien aidés", assure Philippe Brillaut, conscient que l'histoire aurait pu très mal se terminer.

"Si vous pensez à autre chose, vous ne pouvez pas être efficace sur le moment présent", explique l'ancien élu.

Alicia Foricher