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Paris Île-de-France

Ultradroite: la justice suspend l'interdiction d'une manifestation du "Comité 9-Mai" à Paris

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600 militants s'étaient rassemblés en 2023 dans les rues de la capitale. La justice a estimé que l'interdiction de manifester portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester".

Le tribunal administratif a suspendu ce samedi 11 mai l'interdiction par le préfet de police de Paris d'une manifestation de l'ultradroite prévue dans l'après-midi à Paris, estimant qu'elle portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester".

Le tribunal avait été saisi en urgence mardi par les organisateurs de cette manifestation, le "Comité du 9-mai". Sa décision, que l'AFP a consultée, a été notifiée samedi matin aux différentes parties.

Ce groupe organise chaque année un rassemblement pour commémorer l'anniversaire de la mort d'un militant d'extrême droite, Sébastien Deyzieu, mort accidentellement en 1994.

600 militants en 2023

Pour motiver cet arrêté, la préfecture de police avait mis l'accent notamment sur un risque de troubles à l'ordre public et rappelé le précédent de 2023.

Cette année-là, le défilé du "Comité du 9-mai", qui n'avait pas été interdit, avait déclenché une vive polémique.

Quelque 600 militants d'ultradroite, en majorité habillés de noir et le visage masqué, avaient défilé dans les rues de Paris en exhibant des drapeaux avec des croix celtiques et en scandant "Europe jeunesse révolution", le slogan du syndicat d'étudiants d'ultradroite Gud (Groupe union défense).

En réaction à la polémique, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé aux préfets d'interdire toutes les manifestations et réunions d'ultradroite.

À Paris, le tribunal administratif a, depuis, suspendu plusieurs fois, au nom de la liberté de manifester, des arrêtés d'interdiction pris par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.

Une contre-manifestation organisée devant le Panthéon

Dans un communiqué, Ian Brossat, porte-parole du PCF et sénateur a évoqué "une décision scandaleuse".

"Des groupuscules d’extrême-droite antisémites et racistes vont donc pouvoir défiler à nouveau, ce samedi 11 mai, en plein cœur de la capitale. Ces nostalgiques du 3e Reich n’ont pas leur place dans les rues de Paris. Leur place est tout au fond des poubelles de l’histoire", a-t-il commenté.

En réaction, un rassemblement anti-ultradroite a eu lieu ce samedi 11 mai à Paris, place du Panthéon. Plusieurs partis comme le NPA et la France Insoumise étaient présents, à l'instar de miltants pro-palestiniens.

A. La. avec AFP